Sarah Bernhardt la divine

« Sarah Bernhardt la divine », film réalisé par Guillaume Nicloux sur un scénario de Nathalie Leuthreau, évoque la personnalité de Sarah Bernhardt (1844-1923), que l’on peut qualifier comme la première star mondiale.

Le film n’est pas un biopic. Le réalisateur a choisi de s’intéresser à deux moments de la vie de la comédienne. En 1915, âgée de soixante-dix ans, elle subit une amputation de la jambe droite. Bien des années plus tôt, en 1896, elle est fêtée comme une diva mais subit la rupture avec le seul homme qu’elle dit avoir jamais aimé.

C’est la même femme, indomptable, que met en scène Guillaume Nicloux. Privée de sa jambe, ankylosée par l’âge, Sarah (Sandrine Kiberlain) déborde de projets, dont celui d’une tournée dans les tranchées pour soutenir le moral des Poilus. Lors de son jubilée, en 1896, elle agresse publiquement avec une violence inouïe Lucien Guitry (Laurent Laffitte), le père de Sacha, qui a eu le culot de lui annoncer sa rupture.

Sarah Bernhardt est sans frein. Elle peut passer en un instant d’une exquise gentillesse à un insupportable mépris. Le moindre de ses caprices prend force de loi universelle. Elle dépense sans compter et renfloue sans barguigner son fils Maurice, gestionnaire incompétent et puits sans fond.

Sarah ne se soucie pas des convenances. Elle serait incapable de compter le nombre de ses amants, dit-elle. Elle s’affiche sans complexe avec son amante, Louise Abéma (Amira Casar). Elle affirme haut et fort ses positions contre l’antisémitisme (elle est Dreyfusarde) et pour la libération des femmes.

Le film vaut surtout pour l’interprétation de Sabine Kiberlain, qui joue à merveille l’excentricité jusqu’à l’hystérie. Les costumes et les décors sont remarquables, évoquant bien la démesure de « la divine ».

Transhumances a évoqué à deux reprises la personnalité de Sarah Bernhardt : par une recension de son autobiographie, « la double vie » ; et par une évocation de l’album Sarah Bernhardt chez Lucky Luck, dans lequel le « lonesome cowboy » joue le rôle de garde du corps de la diva lors d’une de ses tournées américaines.

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