Arte TV a récemment diffusé une irrésistible parodie britannique de film d’horreur : « Shaun of the Dead », d’Edgar Wright (2004).
Shaun (Simon Pegg) est presque trentenaire mais n’a pas quitté l’adolescence. Il vit sous l’influence de son colocataire Ed (Nick Frost), qui n’a guère d’autre activité que le jeu vidéo, et de sa mère possessive qui le harcèle d’appels téléphoniques. À bout de patience, sa petite amie Liz (Kate Ashfield) décide de rompre.
Pour oublier, il passe en compagnie d’Ed une soirée de beuverie dans le pub du quartier, Le Winchester. Au petit matin, lorsqu’il va chercher le journal à l’épicerie du coin, il est tellement défoncé qu’il ne se rend compte de rien. Des créatures aux yeux vides, les mains et le corps maculés de sang, errent comme des pantins ; le propriétaire de l’épicerie a disparu.
La télévision diffuse des nouvelles inquiétantes : des zombies ont envahi Londres. Ils veulent la mort des vivants, qu’ils tentent de mordre, d’égorger et d’éviscérer. Leurs victimes se transforment elles-mêmes en zombies dès le moment de leur passage à trépas, menaçant leurs proches.
Shaun et Ed se rendent compte que le quartier entier est envahi. Ed, le faible, le pleutre, prend la tête des opérations. Il transforme le Winchester en bastion où se retrouvent sa mère, Ed, Liz et ses colocataires David et Dianne. À grands coups de battes de cricket et de fusils Winchester, ils font mourir de nouveau par dizaines les morts-vivants.
Le réalisateur n’hésite pas à en ajouter dans l’horreur et l’angoisse, musique terrifiante et sang qui gicle. Mais l’exagération est au service de l’humour, un humour So British ! Certaines scènes sont hilarantes : celle dans laquelle Shaun construit le scénario du sauvetage, et où inévitablement ils vont « s’occuper » de son beau-père, présumé zombie ; celle où la petite troupe rencontre un autre groupe, exactement semblable, qui va chercher refuge dans la direction opposée ; ou encore l’incroyable scène finale que les spectateurs du film apprécieront !
« Shaun of the Dead » fourmille de références cinématographiques. Ainsi, David a une ressemblance frappante avec le Harry Potter du cinéma. Il a aussi un contenu psychologique : comment ceux que l’on ressent comme des « losers » peuvent contenir, en leur for intérieur, une force insoupçonnée. Mais c’est l’effet comique qui, pour moi, a dominé. Plusieurs personnes de mon entourage seraient imperméables à cet humour noir et grinçant. De mon côté, il y avait longtemps que je n’avais ri de si bon cœur. En regardant Arte !