Dans « Simple comme Sylvain », la réalisatrice québécoise Monia Chokri met en scène une intellectuelle sur la quarantaine qui tombe raide amoureuse d’un travailleur manuel.
Sophia (Magalie Lépine Blondeau) vit en couple depuis une dizaine d’années avec Xavier (Francis-William Rhéaume). Tous deux sont des intellectuels et adorent les joutes de l’esprit, comme celle consistant à choisir dans le monde son dictateur préféré.
Ils font chambre à part et se disent « je t’aime » avant de s’endormir. Entre eux, la question de faire un enfant est sans cesse éludée, malgré la pression de leurs parents qui ont déjà choisi, d’avance, les prénoms de leurs potentiels petits-enfants. Sophia donne à l’université du troisième âge de Montréal un cours de philosophie sur l’amour et le désir, de Platon à Schopenhauer en passant par Spinoza. Elle va justement pouvoir passer de la théorie à la pratique. Xavier et elle font appel à un artisan pour mettre aux normes le chalet qu’ils ont acquis à la campagne, au bord d’un lac. Il s’appelle Sylvain (Francis-William Rhéaume). Entre elle et lui se déchaîne une passion physique irrépressible.
Pour Sylvain, la chose est entendue, Sophia deviendra sa femme. Elle annonce à Xavier, dévasté, « qu’elle a rencontré quelqu’un ». Ils se séparent. Commence pour Sophia l’expérience d’une relation avec un homme « qui n’est pas de son monde. »
Sylvain cite un poème : « nous aimer comme si l’amour, c’était la mort ». « On dirait Rimbaud », dit Sophia. « Michel Sardou » rétorque Sylvain. Celui-ci a beau être réputé l’intellectuel de sa famille prolétaire, un gouffre existe entre eux, que l’attraction violente des corps parvient à surmonter, jusqu’à ce que la jalousie et l’incompréhension minent la relation de l’intérieur.
Quand Sylvain lui fait sa demande en mariage, Sophia porte des gants de ménage. Comment enfiler la bague de fiançailles qu’il lui offre ?