Arte TV a récemment diffusé « Soupçons », film d’Alfred Hitchcock (1941), avec Cary Grant et Joan Fontaine dans les rôles principaux.
Lorsque le beau John Aysgarth – alias Johnny (Cary Grant) – débarque dans sa vie, plus précisément dans un compartiment de train de première classe, Lina McKinlaw (Joan Fontaine) est bouleversée.
Fille unique d’un général en retraite, son existence est d’un ennui glacial. Johnny est drôle, séduisant, imprévisible. Lina s’émancipe et se marie avec lui malgré la désapprobation de ses parents.
Johnny n’a pas le sou, mais est bien décidé à mener la grande vie. Tout est bon pour cela : s’endetter, jouer aux courses, vendre des meubles rares donnés à Lina par ses parents, truquer la comptabilité d’un cousin qui a bien voulu l’embaucher.
Peu à peu, Lina découvre en son mari un menteur invétéré. Beaky (Nigel Bruce), un ami de toujours de Johnny, admire la capacité de son compère à inventer les fables les plus virtuoses pour camoufler ses turpitudes. Lina est écartelée entre l’emprise qu’exerce sur elle son mari et la conscience que celui-ci est un dangereux manipulateur.
Lina a toutes les raisons de soupçonner que Johnny a assassiné Beaky à Paris, alors qu’il affirmait se trouver à Londres. Johnny fréquente une autrice de romans policiers, la presse de questions sur les moyens de tuer sans laisser de trace, l’interroge sur un poison indétectable. L’angoisse de Lina monte d’un cran. Lorsqu’elle apprend que son mari a contracté une assurance décès sur sa tête, elle est persuadée que sa fin est proche.
La scène la plus connue du film est celle où Johnny apporte un verre de lait – empoisonné ? – à son épouse. Hitchcock a introduit une ampoule dans le verre pour rendre la scène plus angoissante.
La fin du film laisse entendre que tout n’a été qu’un malentendu, et que Lina et Johnny peuvent vivre de nouveau confiants et heureux. Mais Johnny est imprégné de mensonge jusqu’à la moëlle. L’enfer les attend.