Souvenirs

Des amis nous ont récemment invités à fêter le cinquantième anniversaire de leur rencontre. Les souvenirs échangés avaient l’arôme d’un grand vin élevé en fûts de chêne.

Les bons souvenirs sont gouleyants : faciles et agréables à boire. Ils sont généreux : vigoureux, intenses, riches en saveurs aromatiques, fruités, bien équilibrés sans être toutefois capiteux.

Les souvenirs savent se faire chatoyants, lorsque leur robe brille d’un éclat lumineux. Certains ont du corps : ils allient une bonne constitution (charpente et chair) à de la chaleur. Ils sont loyaux : honnêtes, sincères, ils se livrent sans réticence.


Certains souvenirs sont acides ou astringents. Ils procurent une sensation d’amertume ou de sécheresse. On peut s’en agacer. Mais l’acidité des souvenirs est recherchée. Elle leur apporte nervosité, vivacité et fraîcheur.

Enfin, certains souvenirs sont empyreumatiques : ils sentent le brûlé, le cuit, la fumée (feu éteint, pierre à fusil), le torréfié (café, chocolat), le grillé, (biscotte, toast). Cette famille aromatique se manifeste surtout dans les grands souvenirs arrivés à leur apogée.

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