Sur les chemins noirs

Pour la réalisation du film « sur les chemins noirs », Denis Imbert s’est librement inspiré du récit éponyme de Sylvain Tesson, publié en 2016.

 Pierre (Jean Dujardin) a entrepris de traverser à pied la France, du Mercantour au Cotentin, par ce qu’il nomme « la diagonale du vide » : des chemins sur lesquels on ne rencontre que de petits villages, parfois en voie de désertification.

 C’est un défi qu’il s’est lancé à lui-même après que, sous l’empire de l’alcool, il a fait une chute de plusieurs mètres depuis un balcon qu’il escaladait. Il a failli perdre l’usage de ses jambes, un drame pour lui qui avait parcouru le monde et gravi les montagnes.

C’est un pari risqué. Ses jambes lui font mal. Le porteront-elles jusqu’au bout ? Son cerveau garde des séquelles de l’accident : étourdissements, épilepsie. Mais après chaque crise, il se remet en marche. Il tient bon.

 Il chemine seul dans les paysages magnifiques du Cantal ou de la Creuse. Il bivouaque près du feu allumé avec des branchages pour préparer son repas. Il s’abreuve à des sources, se baigne dans des rivières.

 Parfois, des proches partagent avec lui un bout de chemin : Arnaud (Jonathan Zaccaï), un ami des randonnées des jours heureux ; Céline (Izïa Higelin), sa sœur, qui le reconnecte avec sa famille (« nous t’avons toujours vu mort, nous nous y étions habitués… »). Il y a aussi des rencontres fortuites, comme celle de Dylan (Dylan Robert), un jeune qui déteste la littérature et fait la route.

 Le film est lent, répétitif, marcher, bivouaquer, marcher de nouveau. Mais le spectateur intériorise ce rythme, celui du cheminement, du retour sur soi, de la contemplation.

 Pierre écrit tout en cheminant. Des extraits de son livre – celui de Sylvain Tesson – sont lus en voix off par Jean Dujardin, qui l’incarne à l’écran. Je n’ai guère aimé ces commentaires, qui opposent un passé rural idéalisé à la modernité prédatrice. Cela ne m’a pas empêché de me laisser emporter par ce film original et apaisant.

Une réflexion sur « Sur les chemins noirs »

  1. Sylvain Tesson s’est inspiré du titre du roman de René Fregni qui raconte une cavale d’un insoumis. René ne lui en veut pas m’a-t-il confié un jour.
    Amitiés

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