Dans nombre d’associations caritatives françaises s’exprime un sentiment de malaise lorsque les relations avec les services sociaux sont trop confiantes : n’y a-t-il pas un piège ? Ne risque-t-on pas de se substituer à l’Etat pour des missions qu’il devrait normalement remplir ?
Il y a chez certains militants associatifs une crispation. Pour eux, le bénévolat doit se cantonner strictement à des services additionnels à ceux que l’Etat est tenu de fournir à tous les citoyens. Dans un domaine que je commence à connaître, celui des visiteurs de prison, le rôle des bénévoles devrait, selon eux, se limiter strictement à donner gratuitement du temps aux personnes incarcérées. Ils devraient veiller à ne pas interférer avec les missions du service pénitentiaire d’insertion et de probation. S’ils sortaient de leur rôle strict de visiteur, s’ils participaient à d’autres actions pour prévenir la récidive, alors ils donneraient à l’Etat un prétexte en or pour ne pas accomplir les tâches qui sont les siennes, pour ne pas recruter le personnel qu’il faut et ne pas débloquer les crédits nécessaires. Continuer la lecture de « Bénévolat »