Populaire

Romain Duris et Déborah François dans « Populaire »

Le film « Populaire » de Régis Roinsard est une honnête comédie qui joue sur la nostalgie de la France des Trente Glorieuses.

 En 1958, Rose Pamphyle (Déborah François) n’a qu’une ambition : quitter son village bas-normand et embrasser une carrière symbole de modernité : celle de secrétaire. Elle parvient à se faire embaucher par un agent d’assurances de Lisieux, Louis Echard (Romain Duris).

 Déprécié par son père, rongé par le remords d’avoir été le seul survivant de son groupe de résistants pendant la guerre, champion sportif inabouti, Louis a des revanches à prendre sur la vie. L’instrument en sera Rose, dactylographe hors pair capable de frapper à deux doigts des centaines de caractères à la minute. Louis se réinvente en agent et entraîneur de Rose dans une compétition sportive improbable : la vitesse de frappe dactylographique. Rose devra apprendre la frappe aveugle à dix doigts, suivre des cours de piano pour l’assouplissement des doigts, courir pour améliorer le souffle et l’endurance. Inévitablement, Louis et Rose s’éprennent l’un de l’autre. Leur amour sera-t-il un carburant pour la compétition, ou bien une fatale distraction ?

 On se retrouve plongé dans le délicieux passé de la Dyna Panhard et de la machine à écrire rose « la Populaire » de Japy. On est rassuré par la trame cousue de fil blanc de l’histoire : tout va de mieux en mieux, tout s’effondre, tout se termine bien grâce à un miraculeux coup de théâtre.

 En résumé, un film à voir en famille, sans lui demander plus de ce qu’il peut offrir.

La secrétaire modèle aux commandes de sa Populaire Japy

Au Stade Olympique

Le tour de piste de Taoufik Makhloufi. Photo "transhumances"

J’ai eu la chance d’être l’hôte d’un groupe de clients et de courtiers pour une soirée d’athlétisme dans le Stade Olympique de Stratford, au soir de la onzième journée des Jeux.

 Pour éviter les embouteillages, nous arrivons tôt au parc olympique et avons le loisir de nous promener dans ce lieu qui, il y a quelques années, n’était qu’une zone industrielle en déshérence. Nous sommes frappés par l’immensité du lieu et de la foule qui déambule. Les installations sportives sont installées de chaque côté d’une petite rivière dont les rives sont plantées de fleurs : il s’agit du stade lui-même, mais aussi de la sculpture « Orbital » d’Anish Kapoor et Cecil Balmond, du vélodrome, du stade nautique et d’autres installations moins spectaculaires.

 C’est de nouveau l’immensité qui frappe en pénétrant dans le stade, puis l’extraordinaire sophistication de la machine à produire du spectacle sportif. Tout est réglé à la seconde près, le déroulement des épreuves – course, saut en longueur et en hauteur, lancer de disque – ainsi que les cérémonies de remise des médailles remportées la veille. Il y a des centaines de caméras, portées par des hommes, montées sur des robots reposant sur des rails ou suspendus à des câbles, accrochées aux montants de la barre du saut. Il n’y a pas une minute d’hésitation, pas l’ombre d’une confusion. Le son et les images sont parfaits. Des centaines de millions d’humains, un milliard peut-être, regardent en direct.

 Ce qui restera pour moi le moment le plus fort, et non capturé par les caméras, c’est la joie du vainqueur de l’épreuve du lancer du disque, l’Allemand Robert Harting. Le voici qui entame son tour de piste saluant la foule. Il avise les haies préparées pour le 100m féminin. Il s’offre alors un saut de haies triomphal sous les rires et les vivats de la foule ravie.

 C’est aussi le vrombissement de la foule lorsque les concurrents du 1.500m passent sous les tribunes. C’est ma joie de voir l’Algérien Taoufik Makloufi triompher.

 C’est l’explosion d’enthousiasme lorsqu’un concurrent britannique est présenté ou accomplit un exploit.

 C’est la beauté du corps d’athlètes féminines au saut en longueur et au sprint.

 Ce sont les chaussures vertes phosphorescentes de nombreux athlètes : un pied de nez de Nike au sponsor officiel, Adidas.

 C’est l’extraordinaire technique du saut en hauteur, les athlètes se lançant en arrière, passant d’abord la tête et le tronc, puis se cambrant soudain pour que passent les fesses et les jambes. On me dit que le centre de gravité de leur corps est situé à tout moment sous le niveau de la barre. J’ai du mal à le croire, mais les 2,38m réalisés par le Russe Ivan Ukhov sont si extraordinaires que je me laisse convaincre.

 C’est la gentillesse et la bonne humeur du personnel et des volontaires des Jeux Olympiques. C’est ce jeune homme juché sur une d’arbitre de tennis au bord de l’immense allée piétonne qui conduit aux transports en commun qui, protégé de la pluie par un poncho et muni d’un mégaphone, souhaite aux spectateurs ravis une bonne nuit.

Dans le Parc Olympique. Photo "transhumances".

La sculpture Orbital au sortir de la soirée d'athlétisme. Photo "transhumances"

Les Chariots de Feu

Le thème des « Chariots de Feu » est omniprésent dans les Jeux Olympiques de Londres.

 « Les Chariots de Feu » est un film écrit par Colin Welland et réalisé par Hugh Huston en 1981. La musique synthétique était signée de Vangelis. Il reçut cette année là 4 Oscars. Il ressort actuellement sur les écrans londoniens à l’occasion des Jeux Olympiques. C’est qu’il raconte le triomphe de deux athlètes britanniques aux JO de Paris en 1924 et vient opportunément enraciner l’euphorie ambiante dans un passé glorieux.

 Les Chariots de Feu, en en particulier la musique, ont été présents tout au long de la préparation des Jeux Olympiques de Londres, du voyage de la flamme tout autour du pays à la cérémonie d’ouverture. On se rappellera longtemps l’orchestre symphonique interprétant majestueusement le générique du film pendant que Rowan Atkinson (Mr Bean) joue délicieusement le rôle d’un claviste affecté à jouer une unique note et s’ennuyant à mourir.

 « Les Chariots de Feu » est loin d’être un grand film. L’histoire d’Eric Lidell, fils d’un pasteur épiscopalien écossais missionnaire en Chine et déchiré entre sa propre vocation de missionnaire et le talent que Dieu lui a donné d’être rapide, et celle d’Harold Abrahams, fils d’un banquier juif de la City et mal accepté par l’Establishment de son collège à Cambridge, ne convainc jamais vraiment.

 La reconstitution historique des JO de Paris dans le vieux stade de Colombes est intéressante, tant elle fait ressortir le contraste avec la sophistication d’aujourd’hui : les coureurs du 100m creusent eux-mêmes leurs starting-blocks dans la cendrée !

 Ce qui reste du film est la scène du générique où l’on voit un groupe d’athlètes courir sur la longue plage de St Andrews et traverser la fin du parcours du célèbre golf pour regagner leur hôtel. Pour cette scène et pour la musique de Vangelis qui l’accompagne, les Chariots de Feu est incontestablement un « film culte ».

 Le mot « les chariots de feu » fut emprunté à l’Ancien Testament par le poète William Blake et mis en musique dans l’un des choraux les plus connus de l’Eglise Anglicane : Jérusalem.

Les Chariots de Feu