Le musée du Luxembourg présente jusqu’au 21 juillet 2013 une exposition intitulée « Chagall entre guerre et paix ».
Moishe Zakharovitch Chagalov, né en 1887 dans le quartier juif de Vitebsk en Russie et mort à l’âge de 98 ans à Saint-Paul de Vence sous le nom de Marc Chagall qu’il s’était choisi, a traversé deux guerres mondiales. Il a connu les pogroms en Russie impériale. Il s’est exilé en France quelques années après la révolution russe. Il a fui la France vichyste en 1941 après la promulgation des lois raciales. L’exposition qui lui est consacrée au musée du Luxembourg montre à quel point la souffrance a imprégné l’œuvre du peintre tout au long de sa vie. Continuer la lecture de « Chagall entre guerre et paix »
L’Institut Culturel Bernard Magrez présente jusqu’au 21 juillet à Bordeaux une exposition intitulée « Rêves de Venise ».
Plusieurs œuvres ont été disposées dans le jardin qui donne château Labottière, un ravissant manoir construit en 1773, autrefois à la campagne et maintenant au cœur de la ville de Bordeaux. Le visiteur est accueilli par une grande gondole verticale, œuvre de Laurent Valéra. L’allée qui mène à l’entrée principale est parsemée de dalles de béton dorées ; et avant de pénétrer, il faut contourner une grande sphère dorée de James Lee Byars. La façade est habillée par l’artiste JR s’inspirant d’une gravure de 1798, presque contemporaine de la construction du château. Le visiteur se trouve déjà plongé dans l’ambiance de la Sérénissime, cité cosmopolite et commerçante où l’or coulait à flots. Continuer la lecture de « Rêves de Venise »
A Maubuisson, le printemps se pare de jaune. Le jaune du soleil qui, jour après jour, grignote les ténèbres. Le jaune du mimosa. En avril, le jaune des ajoncs. Ils bordent les routes, les pistes cyclables et les canaux de drainage. Ils se mêlent aux pinèdes ou colonisent des champs entiers. Ils diffusent une subtile odeur sucrée. Les ajoncs du Médoc ont le triomphe modeste. Enfants du Roi Soleil, ils mettent un point d’honneur à se fondre dans le paysage maritime.
Avoir l’opportunité de passer une journée au Musée d’Orsay offre un plaisir sans cesse renouvelé.
Visiter le Musée d’Orsay, c’est se mettre en présence de chefs d’œuvre qui ont façonné notre culture : Cézanne, les impressionnistes, Gauguin et Van Gogh, Toulouse Lautrec, Maillol, Rodin… Dans les salles consacrées aux impressionnistes, la présence de plusieurs classes de collège gêne l’observation des toiles, mais les jeunes semblent si concentrés et attentifs aux explications des guides qu’il se dégage de leurs groupes comme une ferveur.
Disposer de plusieurs heures permet de sortir des sentiers battus et de découvrir des œuvres moins connues. Un plateau entier est ainsi consacré à l’art décoratif. On y trouve par exemple les panneaux réalisés en 1901 par Odilon Redon pour la salle à manger du château de Domecy, à partir de fleurs de rêve et de faune imaginaire ; ou encore de nombreux objets des maîtres de l’art nouveau, Gallé, Majorelle, Horta, Gaudi ou Guimard.
Deux peintures industrielles ont attiré mon attention par leur capacité à transmuer ce qui est souvent glauque en une réalité puissamment poétique : les Docks de Cardiff, peints en 1894 par Lionel Walden, un Américain qui travailla essentiellement à Paris puis à Hawaï et les usines près de Charleroi, peintes par Maximilien Luce en 1897.
J’ai été impressionné par la violence du Calvaire peint en 1892 par le peintre russe Nicolaï Gay, et au contraire par la grande douceur des hêtres de Kerdrel, tableau de Maurice Denis réalisé en 1893.
Je suis fasciné par la manière dont au dix-neuvième siècle l’art s’est confronté à la révolution industrielle et tenté de faire émerger le beau du désastre humain et écologique qui l’accompagnait. Flâner au Musée d’Orsay nous immerge dans cette lutte historique dont nous sommes les héritiers.