La Pinacothèque de Paris présente jusqu’au 18 septembre une belle exposition sur l’Art Nouveau. Elle rassemble quelque 200 objets qui reflètent la multiplicité des disciplines de ce mouvement artistique qui a connu son apogée entre 1890 et 1905.
Les protagonistes de l’Art Nouveau avaient une ambition : produire de beaux objets pour la vie de tous les jours, en s’inspirant des formes luxuriantes qui se trouvent dans la nature. Les courbes des plantes et des fleurs, et celles du corps de la femme constituaient leur principale source d’inspiration. Continuer la lecture de « L’Art Nouveau, la révolution décorative »
Nous avons eu l’opportunité de visiter la Cathédrale Saint-André de Bordeaux, guidés par une bénévole de l’association « Ars et Fides ».
« Ars et Fides » est une association qui entend présenter l’art (Ars) dans le contexte de foi (Fides) d’un monument religieux spécifique. Ses bénévoles cherchent à exprimer « l’âme » d’un monument, le mouvement spirituel qui a pris la forme d’œuvres d’art grâce à des techniques architecturales, sculpturales ou picturales.
Notre guide est une femme du troisième âge qui, mue par son enthousiasme et une énergie peu commune, nous maintient en haleine malgré la froide humidité de la Cathédrale pendant deux bonnes heures. Elle nous explique l’histoire de l’édifice, dont on reconnait le soubassement roman datant du 11ième siècle et les modifications dans le style gothique au cours des trois siècles suivants. Continuer la lecture de « La Cathédrale Saint André de Bordeaux »
Le Musée des Arts Décoratifs de Bordeaux accueille jusqu’au 18 mars une exposition intitulée « l’art au creux de main » consacrée à un art méconnu, celui de la médaille, aux dix-neuvième et vingtième siècles.
Le Musée des Arts Décoratifs est installé dans un superbe hôtel particulier, l’Hôtel Lalande, achevé en 1779 à l’apogée de la richesse de la ville de Bordeaux. Ses collections sont présentées sur trois étages. On est étourdi par tant de beaux objets, mobilier, céramiques, verres, tapis, du style Louis XVI à l’Art Déco des années 1920. La bourgeoise bordelaise aimait plus que tout les meubles amples aux formes galbées, souvent fabriqués en acajou : ils furent fabriqués pendant 150 ans jusqu’au début du 19ième siècle, ce qui fit rater à la ville l’aventure de l’Art Nouveau.
J’ai découvert au musée la faïence de Bordeaux, lancée au début du dix-huitième siècle mais qui connut son heure de gloire au siècle suivant avec la fabrique de Bataclan créée par l’Irlandais David Johnston, auquel succéda en 1845 Jules Vieillard. Les faïences « Vieillard » furent popularisées par les Expositions universelles et connurent un immense succès.
L’exposition « Au creux de la main » a été organisée par la Monnaie de Paris et mise en scène par Christian Lacroix. Des vitrines ont été mises en place dans les salles du musée, de sorte que sa visite suit un double parcours, collections permanentes et exposition. La médaille est un art méconnu, pour une bonne raison : par définition elle est hagiographique, ce qui la prive de l’irrévérence et de l’impertinence qui caractérisent l’œuvre d’art. Pourtant, nombre d’objets présentés sont d’une grande beauté. J’ai en particulier aimé « Eve et le Serpent », d’Henry Dropsy, « Premier baiser » de Frédéric Charles Victor de Vernon et « Baigneuse » de Pierre Turin.
A l’occasion d’une conférence au Musée d’Aquitaine de Bordeaux, j’ai découvert la personnalité et l’œuvre de Francisco de Holanda (1515 – 1585), peintre, critique d’art et architecte, acteur de la Renaissance au Portugal.
La conférence de Fernando António Baptista Pereira, professeur à Lisbonne, avait pour titre « l’art portugais au temps des grandes découvertes (1450 – 1550), de Nuno Gonçalves à Francisco de Holanda. Pereira plaçait de Holanda à parité avec Camões pour sa contribution à la culture portugaise.
De Holanda étudia à Rome et importa par la suite au Portugal les goûts de la Renaissance italienne. Son traité « Da Pintura Antiga » (de la peinture antique) inclut des dialogues avec Michel Ange.
Une œuvre extraordinaire est le recueil de dessins « de aetibus mundi imagines » (images des âges du monde) que Francisco de Holanda réalisa sur trente ans, de 1543 à 1573 pour représenter l’histoire du monde selon la Bible. Si l’œuvre est de qualité inégale, les premières planches, consacrées à la création du monde, sont véritablement extraordinaires. Par leur abstraction, elles semblent annoncer William Blake (1757 – 1827) et même les surréalistes. Cette œuvre est accessible en ligne sur le site de la Bibliothèque Nationale d’Espagne.