Pina, par Wim Wenders

La Chaîne Arte vient de diffuser le magnifique documentaire consacré par Wim Wenders à la chorégraphe Pina Bausch, deux ans après sa mort survenue en 2009.

 « Transhumances » avait consacré un article à ce film lors de sa sortie en salle. Le grand écran et la 3D convenaient à la scénographie de Pina Bausch, qui se déploie dans l’espace et construit des images sans cesse en mouvement. Revoir le film à la télévision m’a cependant procuré plaisir et émotion. Continuer la lecture de « Pina, par Wim Wenders »

Gatsby le Magnifique

Gatsby le Magnifique, film de Baz Luhrmann d’après le roman de Francis Scott Fitzgerald, offre le grand spectacle que l’on attend d’Hollywood, et sans doute un peu plus.

 L’action se déroule en 1922. Jay Gatsby (Leonardo Di Caprio), un arriviste immensément riche, reçoit le tout New-York pour les fêtes déjantées qu’il donne dans le château qu’il a acquis sur une rive de l’Hudson. Qui est-il ? D’où vient-il ? Pourquoi dépense-t-il des fortunes en réceptions ? Et pourquoi s’intéresse-t-il à son nouveau voisin, Nick Carraway, un romancier manqué qui tente de gagner sa vie comme employé à la bourse (Tobey Maguire) ? Continuer la lecture de « Gatsby le Magnifique »

Main dans la main

« Main dans la main », le film de Valérie Donzelli avec Valérie Lemercier et Jérémie Elkaïm dans les rôles principaux, offre au spectateur un moment d’enchantement.

 Joachim Fox (Jérémie Elkaïm) vit à Commercy, il est vitrier, est un virtuose du skateboard, vit encore chez ses parents dans une nombreuse famille de style plutôt tribal. Hélène Marchal (Valérie Lemercier) est directrice de l’école de danse de l’Opéra Garnier. Plutôt revêche, elle vit seule et n’a guère de relations stables, si ce n’est sa confidente, Constance (Béatrice de Staël). Tout semble les opposer, y compris une quinzaine d’années de différence d’âge.

 Pourtant, lorsque le vitrier anonyme vient prendre les mesures des miroirs de la salle de répétition de la grande dame de la danse, un phénomène surnaturel se produit. Jérémie et Hélène se trouvent littéralement collés l’un à l’autre. Nulle attirance sexuelle à ce stade, seulement un coup de foudre au sens d’une décharge électrique et d’un puissant champ magnétique.

 En réalité, Joachim et Hélène ont plus en commun que ce qu’on voit au premier abord. Tous deux ont leur double, sa sœur Véro (Valérie Donzelli elle-même) pour Joachim, Constance pour Hélène. Joachim rêve de quitter la Meuse pour New-York, Hélène souffre des contraintes de la prison dorée de l’Opéra. Ils vont devoir gérer leur gémellité, qui suscite l’incompréhension et la jalousie de Véro et de Constance. Ils vont devoir apprendre à vivre l’un sans l’autre. Et puis, finalement, se découvrir amoureux.

 Le scénario est puissamment original, tellement énorme que l’on rit énormément. Il y a de grands moments de cinéma. Dans un recoin de l’Opéra Garnier, Joachim dit un poème à Hélène en langage des signes. « Où avez-vous appris cela, lui demande-t-elle ? » « Sur Internet ». « Pourquoi ? » « Parce que je trouve ça beau ».

 Le nouveau ministre convoque Hélène pour lui signifier son licenciement et l’informer que tous ses avantages lui sont retirés avec effet immédiat. Hélène rend immédiatement à l’Etat tout ce qui lui appartient, des bottes au chemisier et à la petite culotte, et couvre sa nudité d’un rideau arraché à la fenêtre du ministre.

 Oui, décidément, l’un des excellents films de 2012, particulièrement recommandable pour la période des fêtes.