Bristol

Bristol depuis le musée de la ville, M Shed, sur Spike Island

La ville de Bristol, industrielle et largement détruite pendant la seconde guerre mondiale, n’est sûrement pas la plus belle d’Angleterre. Mais y passer un week-end vaut la peine.

« Veux-tu un Bristol ? » est chez nous une manière de demander à un membre de la famille qui ne se presse pas pour se rendre à table s’il souhaite recevoir une invitation formelle. En France, le nom de Bristol est attaché à un papier satiné luxueux. Mais curieusement, le musée M Shed de la ville de Bristol, sur la rive de la rivière Avon, omet cette production alors qu’il évoque consciencieusement tout ce qui a fait la gloire de Bristol dans le passé, le sucre, le chocolat, la porcelaine (de Delft) et ce qui l’illustre aujourd’hui : l’électronique et les moteurs d’avion.

 Bristol ressemble à Bilbao. Comme Bilbao, elle a été construite comme un port sur une rivière, dont les noms ont les mêmes assonances : Avon ici, Nervion là-bas. Comme Bilbao, elle se rachète aujourd’hui de l’effroyable pollution industrielle d’hier. Comme Bilbao, sa rédemption passe par la culture. Mais alors que Bilbao a tout misé sur un monument majeur, le Guggenheim, c’est par petites touches que Bristol se fait une beauté. Sur les quais de l’Avon, un entrepôt a été transformé en musée de la ville, de ses habitants, de ses lieux et de ses industries. Un peu plus loin, le premier navire construit en fer et propulsé par hélice constitue le centre d’un musée maritime passionnant. En face du M Shed, l’Arnolfini est un centre d’art contemporain qui propose des expositions, de la danse et du cinéma. En traversant Pero’s Bridge, on parvient à la place du Millénium, avec un musée scientifique utilisant les technologies du Web, @-Bristol.

Un pub à Bristol

 Bristol donne l’impression d’une ville fragmentée, manquant d’unité. On s’attendrait par exemple à trouver la cathédrale au cœur de la vieille ville, celle où se trouvent de multiples témoignages de la prospérité de cette ville commerçante dès le Moyen-âge. Mais la cathédrale est une ancienne abbaye située du côté du port.

 Le manque d’unité de la ville résulte en réalité du fait qu’elle coupée en plusieurs endroits par des bras de la rivière Avon et qu’elle bénéficie de nombreux espaces verts. Bien que les voies réservées aux cyclistes soient plutôt rares, ceux-ci ne s’y trompent pas : ils se sentent à l’aise dans cette ville qui respire à pleins poumons l’air venu de la mer si proche.

 Bristol doit sans doute à son caractère de ville universitaire d’échapper à l’ennui de la vie provinciale. En ce dimanche d’août, les rues sont animées et dans King’s Street se donne un concert de jazz.

Photos « transhumances »

Dans Queens Square, un table de ping pong Cornilleau, France, en libre-service

Festival de jazz dans King's Street