Van Gogh / Artaud, le suicidé de la société

L’exposition « Van Gogh : Artaud, le suicidé de la société » (Musée d’Orsay, jusqu’au 6 juillet 2014) présente le travail du peintre sous l’angle des convulsions de la folie. C’est un éblouissement.

 L’écrivain et homme de théâtre Antonin Artaud (1896 – 1948) fut interné pendant neuf ans dans un hôpital psychiatrique. Lorsqu’après l’exposition Van Gogh de 1947 à Paris un psychiatre écrivit un article décrivant la folie qui avait mené le peintre au suicide, il répondit par un essai intitulé « Van Gogh le suicidé de la société ». Ce n’était pas le peintre qui était fou ; c’était la société qui l’avait « suicidé » par son incapacité à accepter la vérité déchirante qu’il mettait à nu. Continuer la lecture de « Van Gogh / Artaud, le suicidé de la société »

Sideways

Sideways, film d’Alexander Payne (2004) nous emmène à la suite de deux quadragénaires à la dérive dans la vallée viticole de Santa Ynez en Californie.

 Miles Raymond (Paul Giamatti) propose à son ami Jack, son ancien cothurne de collège, de passer une semaine de dégustation de vins et de golf. Pour lui, il s’agit d’une diversion à la dépression. Il ne s’est pas remis de son divorce, il y a deux ans. Il se veut romancier, mais il craint que son énième roman soit, lui aussi, rejeté par l’éditeur. Il se vit comme un moins que rien. Il s’accroche à une passion : le vin. Cette passion est ambigüe : à la fois réel intérêt pour l’œnologie, vanité d’exhiber son savoir avec la pédanterie d’un connaisseur et déguisement de l’alcoolisme. À son bar favori, le serveur lui demande s’il veut le verre de vin ou la bouteille. Continuer la lecture de « Sideways »

Un week-end à Paris

« Un week-end à Paris », film britannique réalisé par Roger Michell sur un scénario de Hanif Kureishi, évoque le sentiment de vertige qu’éprouve un couple marié depuis 30 ans lorsque l’arrivée de la retraite rend palpable le vieillissement et l’approche de la mort.

 Nick Burrows (Tim Broadbent) invite sa femme Meg (Lindsay Duncan) à célébrer à Paris leurs trente ans de mariage. Ils ont tous deux une bonne soixantaine d’années, ils vivent à Birmingham, leurs enfants sont casés (ou presque). Nick a un projet : revitaliser la flamme de l’amour conjugal. Ses sentiments à l’égard de Meg sont mêlés : il l’aime sincèrement, mais il en est aussi dépendant, il vit psychologiquement à son crochet. Meg a un autre projet : tourner la page pendant qu’il en est encore temps, réinventer sa vie, et pour cela quitter Nick et vivre seule. Et puis faire de cette rupture un moment inoubliable de champagne et de palace. Continuer la lecture de « Un week-end à Paris »

Le sens de l’humour

Le premier film de Marilyne Canto, « le sens de l’humour », parle de la difficulté à surmonter le deuil d’un compagnon et à accepter de nouveau la possibilité d’un amour.

 Elise (Maryline Canto) élève seule son fils de dix ans, Théo (Sanson Dajezman). Son compagnon, le père de l’enfant, est décédé quelques années auparavant. Malgré la tension entre son métier de guide de musées et son rôle de mère, elle est pour Théo une maman attentive et aimante. Elle a fait dans sa vie une petite place pour un homme, Paul (Antoine Chappey), bouquiniste brocanteur. Mais la perspective que cette relation grandisse au-delà de la satisfaction sexuelle l’angoisse. Notre relation a-t-elle de l’avenir ? ne cesse-t-elle de demander à Paul. Oui, parce que j’en ai envie, répond Paul. Continuer la lecture de « Le sens de l’humour »