L’écrivain

Dans « L’Écrivain », publié en 2001 sous son pseudonyme Yasmina Khadra, Mohamed Moulessehoul raconte son passé d’enfant soldat et l’émergence de sa vocation littéraire.

 Mohamed Moulessehoul, né en 1955 dans le Sahara algérien, est fils d’un infirmier devenu pendant la guerre d’Algérie officier de l’Armée de Libération Nationale et d’une nomade. À l’âge de neuf ans, son père l’emmène dans l’école de cadets d’El Mechouar, près de Tlemcen. « L’écrivain » est une autobiographie qui commence au moment de cet abandon et s’achève lorsque, en possession du bac, Mohamed doit choisir entre la carrière d’officier et sa vocation d’homme de lettre. Ce n’est qu’à partir de 2000 que, ayant pris sa retraite de l’armée après avoir participé aux opérations militaires contre les maquis islamistes dans les années quatre-vingt dix, il se consacre à plein temps à son œuvre littéraire. Continuer la lecture de « L’écrivain »

Deux ailes pour voler

Invité par l’Université Bordeaux Montaigne, le professeur Samir Marzouki, de l’Université de Tunis, a prononcé une conférence qui constituait un bel hommage au bilinguisme et à la bi-culturalité.

 Lorsqu’on est au début de l’apprentissage de la langue arabe et que chaque pas est lourd comme un Everest, on reste ébloui par la capacité du professeur Marzouki à s’exprimer aussi bien en arabe, sa langue maternelle, qu’en français : il semble échapper aux lois de la gravité linguistique ! Il parle dans un français soutenu, imparfait du subjonctif inclus et cite de mémoire de longs poèmes en arabe. Continuer la lecture de « Deux ailes pour voler »

W ou le souvenir d’enfance

Dans « W ou le souvenir d’enfance » (1975, l’Imaginaire Gallimard), Georges Perec intercale des souvenirs de son enfance, de sa naissance en 1936 à la Libération, à un récit imaginaire qui plante le décor terrifiant de la grande histoire.

 Georges Perec est né dans une famille juive polonaise immigrée en France. Son père meurt au front le jour de l’armistice, en juin 1940. Sa mère sera déportée à Drancy puis à Auschwitz en janvier 1943 et n’en reviendra pas. Lui-même est évacué vers la zone libre dans un train de la Croix Rouge en 1940 et vit jusqu’à la Libération entre Lans et Villard de Lans. Continuer la lecture de « W ou le souvenir d’enfance »

Mystérieuse hamza

La hamza (ء) est l’une des lettres de l’alphabet arabe. Mais elle a un statut à part qui la rend mystérieuse et poétique.

 Tout commence par une équivoque. Dans l’alphabet, c’est alif (ا) la première lettre. Mais comme aucun mot ne peut commencer par alif, c’est une autre lettre que l’on trouve d’abord dans le dictionnaire. Et cette lettre s’appelle hamza. Mais comme elle est timide, elle se camoufle dans la forme massive du alif, prenant la forme d’un petit galurin facétieux. Continuer la lecture de « Mystérieuse hamza »