Mr Gwyn

Dans Mr Gwyn, roman publié en Italie en 2011, Alessandro Baricco entraîne le lecteur dans l’atelier d’un artiste, non un peintre mais un écrivain.

 Jasper Gwyn, écrivain londonien bénéficiant d’une certaine notoriété, publie dans The Guardian la liste des cinquante deux choses qu’il se jure de ne jamais plus faire. L’une est particulièrement significative : il n’écrira plus de livre. Continuer la lecture de « Mr Gwyn »

Presse : vers un monde sans papier ?

Arte TV  a diffusé récemment un passionnant documentaire de Marie-Ève Chamard et Philippe Kieffer : « Presse : vers un monde sans papier ? ».

 En cinq ans, la diffusion de la presse papier en Europe a diminué de 25%. Ce n’est pas la lecture sur papier qui est en cause : les lecteurs achètent volontiers des magazines, qu’ils aiment tenir en main, dans lesquels ils vagabondent, se laissent surprendre mais goûtent aussi la sécurité d’une structure éditoriale. Le problème des quotidiens est « la crise du temps différé ». Dans l’édition du Monde en papier, je découvre jeudi matin la composition du nouveau gouvernement annoncé sur le perron de l’Elysée mardi en fin d’après-midi. Ce décalage temporel n’est plus accepté : les consommateurs d’information exigent de connaître une telle annonce et de disposer de commentaires à l’instant même. Continuer la lecture de « Presse : vers un monde sans papier ? »

Oh my God!

Arte TV a diffusé récemment une réjouissante comédie de Tanya Wexler : « Oh my God ! », ou le récit de l’invention du vibromasseur dans l’Angleterre victorienne.

 Le titre original du film est « Hysteria ». Vers 1880 et jusqu’à sa disparition du vocabulaire médical en 1952, l’hystérie est considérée comme une maladie féminine provoquant de multiples symptômes : instabilité affective, insoumission, dérèglement sexuel… Le docteur Robert Darlymple (Jonathan Pryce) est un spécialiste reconnu de cette maladie, qu’il traite par des massages prolongés du sexe de ses patientes. Continuer la lecture de « Oh my God! »

Famine au Sud, malbouffe au Nord

Dans « Famine au Sud, malbouffe au Nord, comment le bio peut nous sauver » (Éditions Nil, 2012), l’agronome Marc Dufumier estime qu’il sera possible de nourrir 9 milliards d’humains en 2050 à condition de mettre le cap sur l’agrobiologie.

 « Transhumances » s’était fait l’écho en mai 2010 d’une interview de Marc Dufumier par Télérama. Il mettait en évidence l’impasse dans laquelle l’agriculture française est engagée. L’agro-industrie et la grande distribution ont imposé aux agriculteurs une spécialisation excessive : là où autrefois, le paysan optimisait son terroir en combinant cultures et élevage et en choisissant les espèces végétales et animales les mieux adaptées, il tend à ne cultiver qu’une variété de blé ou à n’élever qu’une race de bovins. La terre doit, vaille que vaille, s’adapter à la production qu’on lui impose. Et ceci nécessite une quantité croissante d’engrais chimiques et de produits phytosanitaires. Continuer la lecture de « Famine au Sud, malbouffe au Nord »