Pour les musulmans

 

Dans « Pour les musulmans » (La Découverte, 2014), Edwy Plenel alerte contre le danger de considérer les musulmans français comme un groupe homogène inassimilable et menaçant, comme ce fut le cas des Juifs.

 Le titre du livre est emprunté à un article d’Émile Zola paru dans le Figaro le 16 mai 1896, dix-huit mois avant son fameux « J’accuse », moment clé de l’Affaire Dreyfus. Cet article avait donc pour titre « Pour les Juifs ». En voici un extrait : « les Juifs sont accusés d’être une nation dans la nation, de mener à l’écart une vie de caste religieuse et d’être ainsi, par-dessus les frontières, une sorte de secte internationale, sans patrie réelle, capable un jour, si elle triomphait, de mettre la main sur le monde (…) On finit par créer un danger, en criant chaque matin qu’il existe. À force de montrer au peuple un épouvantail, on crée le monstre réel (…) Désarmons nos haines, aimons-nous dans nos villes, aimons-nous par-dessus les frontières, travaillons à fondre les races en une seule famille, enfin heureuse ! (…) Et laissons les fous, et laissons les méchants retourner à la barbarie des forêts, ceux qui s’imaginent faire de la justice à coups de couteau. » Continuer la lecture de « Pour les musulmans »

Mahomet et les Croyants

Dans « Muhammad and the believers, at the origins of Islam » (The Belknap Press of Harvard University Press, 2010), Fred Donner défend la thèse que l’Islam ne s’est constitué comme religion que des dizaines d’années après la mort du prophète.

 Fred Donner, né en 1945, est professeur d’histoire médiévale du Proche Orient à l’Université de Chicago. Son livre, dont le titre se traduit en français par « Mahomet et les croyants, aux origines de l’Islam », couvre la période de la naissance de Mahomet (vers 570 de notre ère) à la fin de la seconde guerre civile qui vit la restauration omeyyade, en 692. Continuer la lecture de « Mahomet et les Croyants »

Brahim

J’ai eu l’occasion de converser chaque semaine pendant 4 mois avec Brahim, un musulman convaincu (le nom et le contexte ont été changés aux fins d’anonymat).

 Chaque semaine, je me rends dans une prison pour visiter des détenus. L’un d’entre eux était Brahim, un Tunisien d’une quarantaine d’années. Notre conversation vient de s’interrompre du fait de son transfert dans un autre établissement pénitentiaire. Continuer la lecture de « Brahim »