Shakespeare in love

 

« Shakespeare in love », film de 1998, nous plonge dans le Londres élisabéthain. En panne d’inspiration, Shakespeare vit une passion amoureuse d’autant plus enflammée qu’elle est impossible. La violence de ses sentiments inspire Romeo et Juliette.

 J’avais acheté dans un supermarché anglais le DVD de ce film peu après avoir vu Romeo et Juliette sur la scène du Globe, ce théâtre au bord de la Tamise construit en 1996 sur le modèle de ceux qui existaient du temps de la Reine Elizabeth. Une envie combinée de théâtre et de cinéma m’a amené à y consacrer une soirée. Continuer la lecture de « Shakespeare in love »

Sarah Bernhardt chez Lucky Luke

L’album « Sarah Bernhardt » dans la série des Lucky Luke (1982) est une réjouissante adaptation du récit que fit la comédienne de sa première tournée aux Etats-Unis dans son autobiographie « ma double vie ».

 Du à Morris et aux scénaristes X. Fauche et J. Léturgie, cette bande dessinée pas comme les autres imagine que le président des Etats-Unis charge le cow-boy solitaire d’assurer la sécurité de Sarah Bernhardt pendant sa tournée américaine de 1880 – 1881. Continuer la lecture de « Sarah Bernhardt chez Lucky Luke »

La double vie de Sarah Bernhardt

« Ma double vie » devait être le premier tome de l’autobiographie de Sarah Bernhardt (Feuilletto, 2012). Ecrit en 1907, le livre couvre la période qui s’étend de la naissance de Sarah (1844) à sa première tournée triomphale aux Etats-Unis (1880 – 1881). L’actrice est morte en 1923 sans avoir poursuivi ce travail.

 J’ai eu envie de lire la biographie de Sarah Bernhardt en visitant à la Pinacothèque de Paris l’exposition sur l’Art Nouveau. On y trouve en effet des affiches d’Alfons Mucha faisant la promotion de son théâtre et un autoportrait sculpté. Non conventionnelle, féminine, libre, pluridisciplinaire, la comédienne a partie liée avec un mouvement artistique tout entier construit sur la nature, la féminité et l’application aux objets de la vie quotidienne. Continuer la lecture de « La double vie de Sarah Bernhardt »

Didon et Enée au Grand Théâtre de Bordeaux

L’opéra « Didon et Enée » de Henry Purcell est actuellement donné au Grand Théâtre de Bordeaux.

 Le Grand Théâtre de Bordeaux, avec sa grande salle à l’italienne de mille places, se prête particulièrement bien à la musique baroque. Henry Purcell, qui composa l’opéra Didon et Enée en 1687, près d’un siècle avant l’inauguration du théâtre, s’y serait senti à l’aise.

 Le metteur en scène Bernard Lévy a pourtant choisi la modernité. Les chanteurs sont en costume d’aujourd’hui et la scène est dépouillée. Sur un écran en fond de scène est projetée la traduction du livret. A la fin de chaque acte, les phrases dites apparaissent nettement, puis s’emmêlent, se tordent et disparaissent dans un nuage digital.

 La reine de Carthage Didon (Isabelle Druet) aime le roi de Troie Enée (Florian Sempey) qu’elle reçoit en son palais. Mais des sorcières malicieuses font croire à Enée que la raison d’état l’appelle à Rome. Didon meurt de chagrin.

 Le metteur en scène souligne le côté comique des sorcières, qui s’amusent à délivrer à Enée un faux message de Jupiter et à précipiter ainsi la ruine de Didon. Le mal n’est pas l’absence de lien social et la prévalence de haines enracinées, comme dans la vraie vie. Il est l’effet d’un jeu, une sorte de pile ou face joué par des sorcières rigolotes. C’est baroque et troublant.

 En première partie, le directeur musical Sébastien d’Hérin propose plusieurs œuvres de Purcell. On est frappé par la multiplicité de ses influences, de Lulli aux danses celtiques d’Ecosse.