Les Chariots de Feu

Le thème des « Chariots de Feu » est omniprésent dans les Jeux Olympiques de Londres.

 « Les Chariots de Feu » est un film écrit par Colin Welland et réalisé par Hugh Huston en 1981. La musique synthétique était signée de Vangelis. Il reçut cette année là 4 Oscars. Il ressort actuellement sur les écrans londoniens à l’occasion des Jeux Olympiques. C’est qu’il raconte le triomphe de deux athlètes britanniques aux JO de Paris en 1924 et vient opportunément enraciner l’euphorie ambiante dans un passé glorieux.

 Les Chariots de Feu, en en particulier la musique, ont été présents tout au long de la préparation des Jeux Olympiques de Londres, du voyage de la flamme tout autour du pays à la cérémonie d’ouverture. On se rappellera longtemps l’orchestre symphonique interprétant majestueusement le générique du film pendant que Rowan Atkinson (Mr Bean) joue délicieusement le rôle d’un claviste affecté à jouer une unique note et s’ennuyant à mourir.

 « Les Chariots de Feu » est loin d’être un grand film. L’histoire d’Eric Lidell, fils d’un pasteur épiscopalien écossais missionnaire en Chine et déchiré entre sa propre vocation de missionnaire et le talent que Dieu lui a donné d’être rapide, et celle d’Harold Abrahams, fils d’un banquier juif de la City et mal accepté par l’Establishment de son collège à Cambridge, ne convainc jamais vraiment.

 La reconstitution historique des JO de Paris dans le vieux stade de Colombes est intéressante, tant elle fait ressortir le contraste avec la sophistication d’aujourd’hui : les coureurs du 100m creusent eux-mêmes leurs starting-blocks dans la cendrée !

 Ce qui reste du film est la scène du générique où l’on voit un groupe d’athlètes courir sur la longue plage de St Andrews et traverser la fin du parcours du célèbre golf pour regagner leur hôtel. Pour cette scène et pour la musique de Vangelis qui l’accompagne, les Chariots de Feu est incontestablement un « film culte ».

 Le mot « les chariots de feu » fut emprunté à l’Ancien Testament par le poète William Blake et mis en musique dans l’un des choraux les plus connus de l’Eglise Anglicane : Jérusalem.

Les Chariots de Feu

Résilience

Photo "transhumances"

Les vacances offrent une occasion de rencontres. Parfois alors la vie des autres se mêle à la nôtre. Une vie souvent difficile, dont chaque moment est fait de minuscules combats. La résilience des êtres humains, quel que soit leur âge, est admirable.

 Une jeune femme trentenaire décide de tourner le dos à un mariage de sept ans, sans amour et stérile. Epuisée, elle tombe en dépression. Pourtant, elle se prend en mains, elle loue et aménage un appartement, trouve un autre travail, change la couleur de ses cheveux. On la sent fragile, mais aussi résolue et courageuse.

 Un homme octogénaire assiste au délabrement de son corps, dont les organes menacent un par un de le lâcher. Il affronte la perspective d’être diagnostiqué d’un cancer de l’intestin grêle, mais a décidé de refuser la chimiothérapie. Il lutte pour conserver le contrôle de sa vie, et celui de sa mort.

 Un petit garçon de quatre ans comprend qu’il n’est une priorité ni pour son père, un homme faible et inconsistant, ni pour sa mère qui, après l’échec de son mariage, entend vivre pleinement sa vie de femme. Il est balloté entre nourrice, grands-parents, marraine. La vie se présente à lui comme une pente raide.

Marley

 

Photo du film "Marley"

 Le documentaire de Kevin Mac Donald consacré au chanteur Bob Marley (1945 – 1981) nous immerge dans une vie exceptionnelle, intimement mêlée aux mouvements d’indépendance, à l’affirmation d’une identité noire et au Reggae.

 Bob Marley est né dans les hauteurs de la Jamaïque, dans des conditions proches de celles des hauts de la Réunion. Son père était un contremaître de domaine agricole d’ascendance anglaise, sa mère une descendante d’esclave. Dès l’enfance, Robert Marley fut à la fois exclu par la famille blanche de son père, et rejeté par ses condisciples noirs. Sa chance fut que sa mère était une personnalité exceptionnelle, tentant sa chance d’abord à Trenchtown, un bidonville de Kingston, puis aux Etats-Unis dans le Delaware. L’une des premières chansons de Bob, Corner Stone, est construite sur l’image évangélique de la pierre rejetée par les bâtisseurs et devenue pierre d’angle.

 Bob Marley est à la quête de son identité en adoptant un style de musique typiquement jamaïquaine mais accessible pour le public international, en particulier les noirs d’Afrique et d’Amérique ; et aussi en se convertissant au Rastafari, un messianisme afro-américain qui, entre autres croyances, considérait l’Empereur d’Ethiopie Haïlé Sélassié comme une incarnation du Christ. De fait, la visite de l’Empereur Messie à la Jamaïque en 1966 déclencha l’hystérie des foules.

 Kevin Mc Donald observe que si le portrait de Bob Marley orne tant de chambres d’étudiants de par le monde, c’est parce que, comme Che Guevara, il symbolise la possibilité d’un monde différent et meilleur. C’est aussi parce que de son enfance misérable, de son identité déchirée il a reçu de fortes vibrations que la musique et les paroles de ses chansons ont transformées en un torrent d’énergie.

 Le film est fondé sur des images d’archive et sur les témoignages de proches du chanteur. Certaines images sont profondément émouvantes, comme ce concert pour la paix pendant lequel Marley obtint que les leaders de formations politiques au bord de la guerre civile se serrent la main. Certains témoins sont des personnages hauts en couleurs et les spectateurs rient de bon cœur à certaines de leurs répliques.