Le pain perdu

Edith Bruck a publié son autobiographie  “il pane perduto” (le pain perdu) en 2021, à l’âge de 90 ans. Elle y raconte sa vie d’enfant juive dans un village hongrois, sa déportation, sa tentative pour vivre en Israël, son choix de l’Italie comme pays d’adoption, et tout au long de ces années, une interrogation lancinante sur ce Dieu que priait sa mère et qui laissa son peuple tomber en enfer.

Bruck, pseudonyme d’Edith Steinschreiber, était le nom de son second mari, épousé puis rapidement divorcé pour éviter le service militaire en Israël. « Je ne supporte pas le dortoir et les ordres. Non, non et non », écrit-elle. Et encore : « Je ne vais bien nulle part, mais je n’obéis à personne. » Continuer la lecture de « Le pain perdu »

Jadis et Daguerre

Dans « Jadis et Daguerre », le photographe Erwin Blumenfeld (1896 – 1969) raconte sa vie d’enfant Juif à Berlin, sa première guerre mondiale en France, ses premiers succès aux États-Unis, ses tribulations comme étranger indésirable dans les camps de concentration français en 1940 – 1941 et son installation définitive dans le nouveau monde.

 Blumenfeld avait écrit cette autobiographie dans sa langue natale, l’allemand, mais avait choisi le titre français à partir de celui d’un recueil de Paul Verlaine, « jadis et naguère ». Il avait remplacé le second mot par le nom d’un inventeur de la photographie. Un des chapitres du livre s’intitule « Jadis et la guerre », tant il est vrai que la traversée des deux guerres mondiales a marqué sa destinée. Continuer la lecture de « Jadis et Daguerre »

Empire of light

« Empire of light », film de Sam Mendes, constitue un hommage au cinéma et à l’acceptation des différences.

 Sur le front de mer de Margate, dans le Kent, se dresse le cinéma l’Empire avec son guichet à l’extérieur, sa boutique de bonbons, ses employés qui contrôlent les tickets, un escalier couvert de moquette rouge et deux immenses salles dont l’écran est encadré de rideaux de scène. Continuer la lecture de « Empire of light »

The Fabelmans

Le film “The Fabelmans” aurait aussi pu s’intituler « the Speilbergs ». Le réalisateur et metteur en scène Steven Spielberg transpose dans la fiction l’histoire de son éveil au cinéma au temps de son enfance et et de son adolescence.

 Les parents de Sam Fabelman (Gabriel LaBelle) ont une forte personnalité. Son père Burt (Paul Dano) est un ingénieur ambitieux, passionné de machines électroniques, convaincu avant l’heure que l’avenir de l’électronique se joue dans l’ordinateur. Sa mère Mitzi (Michelle Williams) aurait pu être pianiste concertiste si elle n’avait laissé tomber sa carrière pour élever Sam et ses trois sœurs. Continuer la lecture de « The Fabelmans »