A l’occasion de la sortie à Londres du film Wadjda, The Guardian a publié une interview de la réalisatrice Haifaa Al-Mansour, dans laquelle celle-ci salue les progrès de l’émancipation des femmes en Arabie Saoudite.
Le personnage principal de Wadjda, une jeune fille de 12 ans, est prête à tout pour posséder une bicyclette. La journaliste Lizz Hoggard demande à Al-Mansour si le film a eu un effet subliminal sur la décision prise en avril dernier par les autorités saoudiennes d’autoriser les femmes à faire du vélo. Continuer la lecture de « A bicyclette »
Dans The New York Times du 1er juillet, Paul Krugman invite ses lecteurs à prendre conscience de la guerre impitoyable qui se livre actuellement aux Etats-Unis contre les chômeurs.
« Transhumances » s’est fait l’écho à plusieurs reprises de la montée, dans les pays développés des deux côtés de l’Atlantique, d’un courant de pensée qui estime que les chômeurs se sont mis dans leur situation par leur propre faute, en raison de leur paresse. Pour réduire le chômage, il faudrait diminuer les incitations à l’oisiveté que constituent les allocations. Paul Krugman cite Paul Ryan, le président (Républicain) du Comité du Budget de la Chambre des Représentants : les programmes sociaux « transforment le filet de sécurité en un hamac qui endort doucement les ayants-droit et les mène à une vie de dépendance et de complaisance ». Continuer la lecture de « Aux Etats-Unis, la guerre aux chômeurs est déclarée »
Dans le cadre d’un partenariat avec le Réseau aquitain d’histoire et mémoire de l’immigration, le Musée d’Aquitaine a proposé la projection du film « Vivre au Paradis » de Bourlem Guerdjou (1997).
En 1960, Lakhdar (Roschdy Zem), ouvrier algérien travaillant dans le bâtiment, a le projet de faire venir sa femme et ses deux enfants qui vivent dans une oasis saharienne. Malgré tous ses efforts pour rendre habitable la baraque qu’il habite dans le bidonville de Nanterre, le choc pour Nora (Fadila Belkebla) est douloureux. Elle s’attendait à une vie facile, avec l’électricité, l’eau courante, de l’espace. Lakhdar va tout faire pour lui décrocher le paradis, un vrai appartement dans Paris. Il fera des heures supplémentaires. Il n’hésitera pas non plus à arnaquer un ami qui, lui aussi, veut faire venir sa famille du bled.
Lakhdar et Nora suivent une trajectoire opposée. Lakhdar s’entête dans sa recherche d’un paradis individuel, et considère la lutte pour l’indépendance comme une perte de temps. Nora au contraire s’intègre peu à peu aux solidarités de femmes dans le bidonville ; plus, même, elle participe à l’action clandestine du FLN à l’instigation de sa représentante dans le bidonville, Aicha. Nora ne serait pas loin de penser que le paradis n’est pas dans un appartement isolé avec tout le confort, mais dans la communauté humaine unie par le massacre du 17 octobre 1961, heureuse de célébrer un mariage traditionnel, transportée de joie par la proclamation de l’indépendance, le 3 juillet 1962.
« Vivre au Paradis » est un beau film, magnifiquement joué par Zem et Belkebla, sur la base d’un scénario solide inspiré du livre de Brahim Benaïcha, avec de splendides prises de vue.
Le Musée d’Aquitaine proposait aussi un film documentaire réalisé à l’occasion de l’exposition « Vies d’exil » à la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, dont « transhumances » a rendu compte. Le débat avec la réalisatrice Florence Gaillard, souligna les affrontements au sein de la communauté algérienne pendant la guerre, qui se traduisirent pars près de 4.000 morts dans des règlements de compte. L’Algérie ne s’est peut-être pas tout à fait réconciliée avec ce passé-là.