La fin du monde est pour dimanche

Le théâtre de la Pépinière à Paris présente un one-man-show de François Morel, « la fin du monde est pour dimanche ». Il s’agit, selon son auteur, d’un spectacle existentiel traitant de la vie, de la mort, de l’âge et du temps qui passe, et aussi de la recherche du bonheur… le tout sur le mode du rire.

 « J’sais pas quoi faire, j’ai rien à faire ». L’image d’Anna Karina marchant désœuvrée le long d’une plage et trompant son ennui en faisant des ricochets introduit le spectacle de François Morel. La vie nous plonge dans un compte à rebours : ramené à l’échelle d’une semaine, un nouveau-né se trouve un lundi, un vieillard le samedi après-midi, pensant avec frayeur au dimanche qui menace. Le temps est court et il s’accélère. Il faut « faire » quelque chose, des ricochets, ou bien l’amour, la cuisine ou la guerre. Continuer la lecture de « La fin du monde est pour dimanche »

Mariage à l’anglaise

« Mariage à l’anglaise », film de Dan Mazer, offre un réjouissant feu d’artifice d’humour britannique.

 Le titre en anglais, « I give it a year », je leur donne un an, résume l’intrigue du film : Nat (Rose Byrne) et Josh (Rafe Spall) se marient quelques semaines après avoir eu le coup de foudre. Mais la cérémonie ne se passe pas comme prévu : le prêtre est pris d’une quinte de toux et d’une extinction de voix au moment de donner la bénédiction ; et au banquet, le témoin du marié prononce un discours digne de Hara-kiri qui sème la consternation parmi les familles bien-pensantes. Les amis de Nat et de Josh se murmurent entre eux qu’ils ne donnent pas un an à ce couple avant qu’il se sépare. Continuer la lecture de « Mariage à l’anglaise »

La Cage Dorée

« La Cage Dorée », premier film de Ruben Alves, est une jolie comédie qui réjouira les amoureux des Portugais, du Portugal et de Paris.

 Maria Ribeiro (Rita Blanco) est, depuis trente ans, concierge d’un immeuble haussmannien de Paris. Elle est gentille, serviable, corvéable à merci sans jamais perdre le sourire. Son mari José (Joaquim de Almeida) est l’homme à tout faire de l’immeuble ; mais pendant la journée il est chef de chantier dans une petite entreprise familiale de travaux publics, un ouvrier estimé, mal payé, irremplaçable. Continuer la lecture de « La Cage Dorée »

Docteur Cac

Chaque jour vers 20h20, France 5 présente une émission économique réjouissante et instructive : « Docteur Cac ».

 Je suis loin d’être un esclave du petit écran. Je préfère généralement un bon livre, une soirée au théâtre ou un dîner entre amis à une émission de télévision. Je ne zappe pas. Je ne regarde pas de feuilleton. Ma liberté souffre toutefois une exception : « Docteur Cac », l’émission diffusée vers 20h20 par France 5. Circonstance atténuante, mon addiction est limitée à 5 minutes par jour.

 Le Docteur Cac se présente comme professeur d’économie. CAC en trois lettres comme « c’est assez clair » (ou comme CAC 40 !), et grâce à lui l’économie va le devenir, assez claire ! Il traite de sujets d’actualité : pourquoi les Chinois financent-ils la dette européenne ? Pourquoi le chômage aime les jeunes ? Faut-il acheter français ? Qu’est-ce que le FMI ? Etc. Il illustre son propos par des extraits de films. Et c’est là que la série devient irrésistiblement drôle : les films sont des navets américains, de préférence des années cinquante, doublés en français avec une tonalité à la fois nasillarde et emphatique qui n’existe pas dans la vraie vie.

 Acteurs et actrices, dont gomina et robes à floques révèlent immanquablement le type culturel américain, minaudent, se menacent, s’emportent, se giflent, s’esclaffent… mais l’objet du drame qu’ils jouent est la crise de l’Euro, le PMU ou le déficit des finances françaises en 2013 ! Le spectateur nage dans l’absurde avec délectation. Le plaisir ouvre la voie à l’apprentissage. Docteur Cac est une émission instructive. On apprend plus sur l’économie dans ces épisodes de cinq minutes que dans beaucoup d’émissions savantes.