W ou le souvenir d’enfance

Dans « W ou le souvenir d’enfance » (1975, l’Imaginaire Gallimard), Georges Perec intercale des souvenirs de son enfance, de sa naissance en 1936 à la Libération, à un récit imaginaire qui plante le décor terrifiant de la grande histoire.

 Georges Perec est né dans une famille juive polonaise immigrée en France. Son père meurt au front le jour de l’armistice, en juin 1940. Sa mère sera déportée à Drancy puis à Auschwitz en janvier 1943 et n’en reviendra pas. Lui-même est évacué vers la zone libre dans un train de la Croix Rouge en 1940 et vit jusqu’à la Libération entre Lans et Villard de Lans. Continuer la lecture de « W ou le souvenir d’enfance »

Le Latin Vivant

« Latin Alive » de Joseph B. Sodolow (Cambridge University Press 2010) constitue le passionnant récit de l’émergence de langues romanes (le français, l’italien et l’espagnol) sur le terreau du latin classique.

 Le sous-titre de l’ouvrage est « la survivance du latin en anglais et dans les langues romanes ». Le livre s’intéresse particulièrement aux mots latins qui, le plus souvent par le truchement du français, ont trouvé leur place dans le vocabulaire anglais. Ils représentent environ la moitié du stock de mots disponibles, l’autre moitié étant d’origine germanique. Cette dualité explique l’extraordinaire flexibilité et efficacité de la langue anglaise. Continuer la lecture de « Le Latin Vivant »

Philomena

Dans « Philomena », film de Stephen Fears, une Irlandaise part à la recherche d’un enfant qui lui fut enlevé et donné en adoption des dizaines d’années auparavant.

 En 2002, Philomena Lee (Judi Dench), infirmière retraitée vivant à Londres, confie à sa fille un secret. Cinquante ans plus tôt, lui naissait un fils dans un couvent irlandais dédié à l’accueil de « filles-mères ». Ce fils lui fut arraché et donné en adoption alors qu’il était encore tout petit garçon. Philomena aimerait le rencontrer, savoir s’il pense à elle, lui demander pardon de son abandon. Continuer la lecture de « Philomena »

Corazón tan blanco

Dans son roman “Corazón tan blanco” (un cœur si blanc, 1992), l’écrivain espagnol Javier Marías s’intéresse à l’attitude de personnages qui viennent à connaître d’un meurtre : se libérer de ce secret en le divulguant, ou au contraire le taire de peur de provoquer de nouveaux drames. Ce dilemme est aussi la trame du roman « Enamoramientos », paru en 2011.

 Le livre de Javier Marías tourne autour d’un secret de famille. Le jour du mariage de son fils Juan, Ranz lui donne un unique conseil : « je ne te dis qu’une chose. Si un jour tu as un secret, ou si tu en as déjà un, ne le raconte pas ». Continuer la lecture de « Corazón tan blanco »