Tellement proches

France 2 a récemment diffusé « Tellement proches », comédie d’Éric Toledano et Olivier Nakache (2009).

Ils sont trois frères et sœurs : Nathalie (Isabelle Carré) et Roxane (Joséphine de Meaux) sont employées dans un supermarché ; Jean-Pierre (François Xavier Demaison) est avocat. Nathalie est en pleine crise conjugale, avec un mari, Alain (Vincent Elbaz) qui navigue de petit boulot en petit boulot, un gamin, Lucien, perpétuellement agité, et un bébé dont on oublie la poussette sur le parking d’Ikea.

Roxane ne va pas mieux. Elle cherche un père pour l’enfant qu’elle n’a pas encore. Lorsqu’elle a le coup de foudre pour Simon (Omar Sy), elle lui met le grappin dessus et entend bien ne pas le lâcher.

Jean-Pierre et sa femme Catherine (Audrey Dana) ne cessent de se vanter de leur réussite sociale, si l’on oublie le fait qu’ils habitent « la cité des choux » à Créteil. Rien n’est trop beau pour leur petite fille que l’on gave d’activités et que l’on inscrit dans une école juive parce que les résultats au bac sont excellents. En réalité, Jean-Pierre est un avocat raté, commis d’office à la défense de petits malfrats qui, en comparution immédiate, se proclament invariablement innocents.

Tout se fissure. Jean-Pierre se laisse corrompre par un malfrat qu’il a réussi à sortir de prison et se transforme en vendeur d’articles ménagers « tombés du camion ». Nathalie met Alain à la porte, la drague d’une baby-sitter de 15 ans étant la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Roxane s’engage dans une relation avec plus de bas que de hauts avec Simon. Catherine se convertit au judaïsme ; l’appartement familial est squatté par des conférences religieuses, et aussi par ses parents qui prennent racine.

Le film de Toledano et Nakache parvient à faire rire de situations profondément tragiques : la crise de jeunes adultes qui ne parviennent pas à s’assumer, les rêves de réussite professionnelle noyés dans la précarité, la souffrance d’enfants déstabilisés par le conflit entre leurs parents.

Il est plein de scènes drôles. J’en retiens deux : les consultations par Jean-Pierre de gardés à vue, juste avant leur comparution immédiate ; les parties de ping-pong opposant, au pied d’une tour de la cité des choux, Jean-Pierre, Alain et les « clients » de Jean-Pierre, arbitrées par une vieille dame impayable.

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