The father

Florian Zeller a adapté au cinéma, et en anglais, sa pièce « Le père ». Anthony Hopkins a obtenu l’Oscar du meilleur acteur dans ce film, « The father ».

 « Transhumances » a rendu compte le 26 mars 2013 de la pièce de Florian Zeller. Le film en suit de près la trame.

 Anthony (Anthony Hopkins) est un octogénaire naufragé par la maladie d’Alzheimer. Il est recueilli par sa fille Anne (Olivia Colman), au risque pour celle-ci de briser le couple qu’elle forme avec Paul (Rufus Sewell). Lorsqu’Anne et Paul décident de s’installer à Paris, Anthony est placé dans un Ehpad.

Anthony s’enfonce dans la confusion mentale. Les événements d’hier et d’avant-hier se mélangent, il n’existe plus de liens de causalité. Les lieux eux-mêmes se transforment en labyrinthe : il ouvre un placard, et la porte donne sur le couloir d’un hôpital. Les personnes ne sont plus reconnaissables : il méprend le médecin de l’Ehpad (Mark Goviss) pour l’ancien mari dont Anne a divorcé.

 Le vieil homme tente de rétablir de l’ordre dans ce monde où quelque chose ne tourne pas rond. Il cherche à passer en force. Il n’a pas besoin d’aide et maltraite les assistantes de vie – bien qu’il soit devenu dépendant en tout. Sa fille squatte son appartement et cherche à se l’approprier – bien que maintenant il vive chez elle. On lui a volé sa montre – ou bien on cherche à la lui dérober.

 Il a encore la force de jouer la comédie devant la sémillante assistante de vie Laura (Imigen Poots), mais il ne peut plus donner le change. Lorsque Paul lui demande de répondre franchement à sa question – « quand arrêterez-vous enfin d’emmerder le monde ? », il reçoit cela comme une gifle. Finalement, il s’effondre en sanglots dans les bras de l’infirmière (Olivia Williams), revenant ainsi dans ceux de sa mère.

 « The father » est un film bouleversant et profondément dérangeant, car le réalisateur présente les personnes, les situations et les lieux comme les voit Anthony dans son esprit dérangé. Un magnifique témoignage sur l’effroyable douleur de la démence sénile. La bande sonore, due à Ludovico Einaudi, ajoute à la gravité de l’œuvre.

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