L’Institut du Monde Arabe présente jusqu’au 30 juillet une belle exposition intitulée « Trésors de l’Islam en Afrique de Tombouctou à Zanzibar ».
L’exposition se limite à trois zones : l’Afrique de l’Ouest, la Corne de l’Afrique et la haute vallée du Nil, et enfin l’aire sahilie, qui va de l’actuelle Somalie au Mozambique et à Madagascar.La première partie est historique : elle explique comment l’islam s’est peu à peu propagé en Afrique par les commerçants. Ceux-ci acheminaient leurs marchandises (y compris les esclaves) par mer, à travers des comptoirs ouverts tout au long de la rive orientale du continent ; et aussi par les caravanes qui traversaient le Sahara. Pendant des siècles, la perfusion de l’islam dans les sociétés locales s’est opérée pacifiquement. Elles « se sont saisies de l’islam dans un processus relavant d’un emprunt volontaire. La religion nouvelle leur permet de s’insérer dans un réseau mondial et d’établir des contacts avec des partenaires lointains. »
L’islam, religion du livre, a diffusé en Afrique l’usage de l’écriture. Au seizième siècle, à Madagascar, fut adaptée l’écriture arabe à la langue malgache. L’exposition consacre une attention particulière à Tombouctou qui, sous l’empire Songhaï (15ième et 16ième siècles), constitua un centre intellectuel de première importance. Il y a quelques années, les manuscrits de Tombouctou, datant de cette époque, ont été exfiltrés par la route et par le fleuve jusque Bamako, avant que les Djihadistes n’envahissent la ville.
L’exposition n’est pas seulement historique. La plupart des œuvres présentées, au contraire, sont contemporaines. Les artistes africains d’aujourd’hui sont profondément marqués par l’islam, mais l’interprètent avec le regard de leur culture propre. Ce que le catalogue dit de la culture swahilie peut être étendu à l’ensemble du continent : ses caractéristiques sont l’islam, l’urbanité et le commerce.