Depuis 2014, un aqueduc suspendu par 250m de fond transporte de l’eau du sud de la Turquie au nord de Chypre. Cette technologie pourrait bénéficier à d’autres pays en manque d’eau, en premier lieu Israël.
L’objectif de l’aqueduc était de fournir chaque année à Chypre, en déficit chronique d’eau, 75 millions de m³ par an.
Côté turc, le barrage d’Alaköprü a été construit pour capter l’eau d’une rivière des Monts Taurus. Depuis le barrage, le pipeline, d’un diamètre d’1,60m, rejoint après 23km une station de pompage et la mer. Il parcourt ensuite 67 km en immersion, maintenu à une profondeur de 250m par des bouées auxquelles il est attaché.
Sur la côté de Chypre du nord, dans la région de Girne (Kyrenia), une station de pompage et d’épuration envoie l’eau dans une retenue artificiellement créée, le barrage de Geçïtköy, à trois kilomètres de la côte.
Il est prévu que deux pipelines puissent être ajoutés aux côtés de celui déjà en service. Ils permettraient de satisfaire les besoins de l’île, qui pourraient doubler en 30 ans. Ils serviraient aussi l’exportation. Un pipeline utilisant la même technologie joindrait Chypre du Nord à Israël, fournissant à ce pays également 75 millions de m³.
L’aqueduc sous la mer a une portée géopolitique. L’entrée de la République de Chypre (grecque) dans l’Union Européenne et la zone euro avait créé un rapport de force en sa faveur. L’accès à l’eau constitue un atout de poids pour la République du nord, Turkish Federate State of Cyprus en vue d’une éventuelle négociation sur la réunification de l’île.