Revoir la « Nuit Américaine » de François Truffaut m’a donné envie de reproduire mes notes de visite au parc d’attraction d’Universal Studios à Los Angeles, en août 2005.
Nous commençons la visite du parc d’attractions d’Universal Studios par le tour des studios. Le guide est installé à l’avant de la première voiture du train touristique et fait face au public, à un tableau de commandes et à une caméra. Dans les voitures, des écrans reproduisent son image ou des extraits de films tournés dans les lieux par lesquels passe le train. Le guide nous prévient que, depuis un siècle, le cinéma a pour objectif de nous proposer des émotions, peur, larmes et rire. La visite nous montre comment on fabrique l’illusion à la racine de ces émotions. Le mot « fabrique » est d’ailleurs pertinent : les hangars d’Universal, comme ceux de Warner ou de Disney que l’on voit à leurs côtés au fond de la vallée, tiennent plus de l’usine que de l’atelier d’artiste.
Le tour est organisé de manière magistrale. Le train traverse des villages européens en carton-plâtre et en plastique où n’existent que les façades. Sur la place d’un village latino-américain, on nous montre comment on fait pleuvoir et un torrent dévale la rue jusqu’à nous. Plus loin, nous sommes dans une station de métro ravagée par un tremblement de terre qui provoque accidents et incendie. Nous traversons un pont qui se brise, passons à côté d’un lac océan infesté de requins. La vue du « fake blood » (sang postiche) me fait hurler de rire. Plus impressionnant encore, le train s’arrête dans un paysage urbain dévasté par l’écrasement d’un avion ; dans la carcasse éventrée de l’appareil, on voit les sièges des passagers et des bagages éparpillés.
Certaines attractions sont directement liées au cinéma, comme celle où l’on présente les effets spéciaux, la version 3D de Terminator ou encore Backdraft, qui fait voir la machinerie qui permet de déclencher et de contrôler un incendie incontrôlable à l’écran. Les structures qui semblent s’effondrer sont actionnées au millimètre près par des vérins, tout comme la passerelle sur laquelle sont placés les spectateurs qui, au plus fort de l’incendie, reçoit elle-même une secousse pour leur plus grande épouvante.
D’autres attractions utilisent simplement l’ambiance et le canevas de films, mais le cinéma n’est qu’un prétexte. Le spectacle « Waterworld » est magnifiquement mis en scène. Des chauffeurs de salle créent l’enthousiasme et arrosent généreusement les spectateurs assis sur les bancs classés « mouillés », des bons et des méchants se livrent bataille à bord d’hydroglisseurs et un hydravion amerrit face au public. Nous expérimentons aussi « Mummy », un train fantôme à grande vitesse dans le tombeau des Pharaons. Il fait très chaud, mais les files d’attente sont en permanence aspergées de vapeur d’eau. Il y a une foule immense – on parle de 5 millions de visiteurs par an – mais encadrée et gérée de manière professionnelle.
Nous nous rendons sur Hollywood Boulevard, observons les empreintes des stars sur l’esplanade du Théâtre Chinois et cherchons l’étoile de Tom Hanks que nous découvrons après des centaines de mètres d’errance vaine à la recherche d’un restaurant. Nous finissons par reprendre la voiture et dîner dans un restaurant grec recommandé par le Guide du Routard : le Joseph’s.
Photo : Universal Studios, Hollywood, www.universalstudioshollywood.com
Quelle bonne idée de remettre cet extrait! Ca fait plaisir de relire ces notes!