Un cambriolage dans ma maison m’a conféré le statut de « victime ». Voici comment.
J’étais en visioconférence dans mon bureau un jeudi après-midi d’avril lorsque Brigitte, mon épouse, m’interrompt : notre chambre a été visitée, les affaires retournées. Pourtant, la porte d’entrée et les fenêtres étaient fermées.
Rapide inventaire : seul mon portefeuille a été vidé de ses billets de banque (environ 50€), papiers et cartes bancaires n’ont pas été dérobés (merci les cambrioleurs !). Probablement incommodés par le bruit de la visioconférence, nos visiteurs n’ont eu le temps que de vider ma table de nuit avant de prendre la poudre d’escampette.
Téléphone à la gendarmerie. Plusieurs cambriolages ont eu lieu dans les environs. Un gendarme se déplace chez nous pour faire un constat, relever des empreintes, nous montrer les traces d’effraction sur une porte vitrée. Le lendemain, déplacement à la gendarmerie pour porter plainte et déclaration à l’assurance, bien qu’aucune indemnité ne puisse être attendue.
Quelques jours plus tard, appel téléphonique et visite du gendarme intervenu le soir du cambriolage : l’un des auteurs a été appréhendé sur la Côte d’Azur. Il me remet une convocation devant le tribunal judiciaire et un imprimé pour me constituer partie civile : je réclame 50€ de remboursement de la somme volée et 1 000€ de préjudice moral pour intrusion dans la vie privée.
J’endosse le rôle de la « victime ». Je le fais par respect pour le travail des gendarmes et des magistrats au service des citoyens, même si le dommage subi dans mon cas est minime. J’imagine mon embarras si l’homme qui a violé mon domicile était incarcéré à la maison d’arrêt de Gradignan, où je visite régulièrement des personnes détenues !
Je reviens au mot « respect ». Respect pour les personnes qui travaillent pour notre sécurité. Respect pour celles dont le parcours de vie est cabossé, et qui ne sont pas réductibles aux actes qu’elles ont commis.