La ville balnéaire de Soulac, au nord du Médoc, frappe par l’homogénéité de son architecture. L’office de tourisme propose un circuit des villas soulacaises.
Soulac fut, au Moyen-âge, une étape pour les pèlerins de Saint Jacques qui y débarquaient en provenance d’Angleterre. La basilique Notre-Dame de la fin des terres, classée au patrimoine mondial de l’humanité, en est le signe.
La basilique témoigne aussi des vicissitudes de cette petite ville. Totalement ensablée, elle faillit être détruite jusqu’à ce qu’au dix-neuvième siècle le Cardinal Donnet entreprit sa restauration.
Deux évènements scellèrent la résurrection de Soulac : la plantations massive de pins maritimes pendant le Second Empire stabilisa les dunes ; une ligne de chemin de fer fut construite entre Bordeaux et le port du Verdon, au sud de l’embouchure de la Gironde, face à Royan. La mode des bains de mer et l’ouverture de la gare en 1875 lancèrent la station balnéaire.
Le développement de la ville se fit d’abord, du 1860 à 1890, sur la frange côtière. On construisit de grandes villas composées d’un grand volume, élevées sur un ou deux niveaux et parfois entourées de galeries couvertes en bois.
De 1890 à 1920, on construisit par lotissement des villas plus petites que les précédentes mais dotées comme elles de pignons, tourelles et avant-corps.
Le circuit que propose l’office de tourisme se situe dans une partie de la ville construite entre 1920 et 1940, appelée « le Vieux Soulac ». Les villas sont plus petites, mono-familiales. Elles font partie d’une zone de protection, qui oblige les propriétaires à respecter certaines règles, en particulier en matière de couleurs.
Nous nous arrêtons face à la Villa Melita. Son propriétaire, Louis Arnould, est un artisan qui intervient dans la rénovation de villas soulacaises. Il nous décrit sa maison qui frappe par sa symétrie, par la combinaison des matériaux utilisés, principalement une pierre dorée de Charente, des briquettes de couleur rouge brune et des briquettes faïencées. Il fait la promotion d’une briquette qu’il a dénommée soul’ARCS33 : outre ses dimensions, plus grandes que la briquette industrielle, il vante ses bords arrondis qui facilitent l’écoulement de l’eau de pluie.
Beaucoup de propriétaires de villas à Soulac étaient des fonctionnaires de la République dans les colonies. On ressent fortement l’empreinte de l’esthétique coloniale : varangues, lambrequins, large utilisation du bois.
Soulac mérite le détour pour sa basilique, le charme colonial de ses villas et, naturellement, sa grande plage de sable fin.