À l’occasion du cinquième anniversaire du confinement contre la pandémie de Coronavirus, LCP a diffusé le 17 mars un documentaire réalisé en 2021 par Anouk Burel, intitulé « virus, regards de photographes ».
Cinq photographes ont été interrogés sur leur travail pendant le confinement : Éric Bouvet, Antoine d’Agata, Laurence Geai et Corentin Fohlen étaient à Paris, Peter Turnley à New-York puis à Paris.
Éric Bouvet a photographié des rues désertées. Il se dégage de ses clichés une impression d’irréalité, comme sur cette photo de Montmartre où on semble évoluer dans un décor de carton plâtre.
Antoine d’Agata a utilisé un appareil thermique, pour faire ressortir la chaleur des corps. Par ses photos, il a tenté de rendre compte de la charge de peur, de méfiance qui pesait sur les personnes, de mettre en évidence une réalité spirituelle au-delà du sensible. Cette photo d’un malade et d’un soignant semble relever du sacré, de l’incantatoire.
Peter Turnley, photographe franco-américain, était à New-York lorsqu’à a été décrété le confinement. Dans cette photo prise dans le métro de New-York, c’est l’angoisse du personnage qui semble éclatante.
Laurence Geai regrette les photos qu’elle n’a pas pu prendre, en particulier en Ehpad dont l’accès était rigoureusement interdit. Dans cette photo, elle capte l’installation de malades du Covid dans un TGV à destination de Bordeaux, où ils seront hospitalisés pour soulager les établissements parisiens.
Corentin Fohlen remarque que l’évacuation par les habitants des rues de Paris a eu pour effet de rendre visible des gens habituellement invisibles : les sans-abris, les coursiers qui portent les repas. Cette photographie montre une terrasse de café qui fut un lieu de vie, « happy hours », service continu, occupée par un SDF.
« Virus, regards de photographes » un film poignant qui ramène à notre mémoire un moment de vie qui semble déjà enfoui dans le passé.