EconomieLivres27 décembre 20111555 Jeudi Rouge

Le premier roman de Jerôme Cazes est un thriller financier haletant sur fond de crise bancaire mondiale aigüe. Un banquier ambitieux et cynique y voit l’occasion unique de faire main basse sur son rival ; une improbable équipe d’indignés tente de cristalliser l’opposition mondiale à la spéculation internationale.

 Philippe Lenoir est le président d’une grande banque française. Son objectif est de mettre la main sur une banque rivale. La crise des bons émis par les collectivités locales américaines devrait lui en fournir l’occasion. La banque qu’il préside a développé un produit financier sophistiqué qui saucissonne et dilue le risque de ces bons. La banque rivale, sa proie, l’a commercialisé auprès d’investisseurs chinois. Des faillites en chaîne aux Etats-Unis font crouler le château de cartes : la tension monte entre la Chine, dont le gouvernement s’estime spolié, et les pays occidentaux ; le cours des actions bancaires s’effondre et les banques les plus fragiles manquent de liquidité. Lenoir entend mettre son rival dans les cordes et l’obliger à se rendre à l’évidence : la capitulation est la seule issue raisonnable.

 Eric Pothier dirigeait l’une des filiales de la banque présidée par Lenoir. Il croit en l’économie réelle et se méfie des innovations financières spéculatives. Pour Lenoir, Eric est devenu une nuisance : ce sont les produits financiers sophistiqués qui représentent l’avenir de la banque, pas « l’épicerie » des comptes courants et des crédits aux entreprises. Eric est brutalement révoqué. Dans la foulée, il est victime d’un infarctus. Mais voici que son épouse relève le défi et entraîne avec elle une improbable équipe qui réunit la directrice d’une petite agence de communication, une employée de Chine Nouvelle prostituée de luxe à ses heures perdues ainsi que les anciens directeurs pays d’Eric. La crise financière est un fléau qui détruit des millions d’emplois et endommage la vie des gens dans le monde entier. La spéculation financière en est la cause. Il faut qu’au niveau international, les activités de « banque casino » soient séparées de la banque traditionnelle et qu’elles soient strictement encadrées.

 Une course de vitesse s’engage alors que la crise s’amplifie d’heure en heure. La petite équipe « d’indignés » tourne des films sur le thème du « carton rouge » qui sanctionne les tricheries des footballeurs, et devrait sanctionner celles des banquiers spéculatifs. Philippe Lenoir est d’un total cynisme, ajustant en permanence paroles et actions sur ce qui sert son projet stratégique. Lorsque la banque centrale européenne vient en aide à son rival, il ravale sa rage et affiche dans la presse sa grande satisfaction : l’important est de brouiller les messages et d’avancer ses pions dans l’ombre.

 Qui l’emportera ? Lenoir est tout proche du but. Tous les moyens sont bons, de l’intimidation à la corruption et au sabotage. Du côté de « Carton Rouge », les obstacles s’accumulent, mais « elles », les indignées, ne sont pas prêtes à rendre les armes.

 « 555 » est un nombre mythique chinois qui, aux oreilles des traders affolés, a une tonalité d’Apocalypse. Que sera le jeudi rouge qui s’annonce ? Le jour de la victoire d’un prédateur, ou celui de la prise de conscience des citoyens ?

 « 555 jeudi rouge » peut être téléchargé gratuitement sur http://www.555-jeudirouge.fr.

One comment

  • aubin

    30 décembre 2011 at 15h53

    Excellent Xavier ,
    Très bonne année 2012 en te souhaitant de naviguer sereinement dans la tourmente,
    Christian

    Reply

Commenter cet article

Votre email ne sera pas publié.