HistoireScience22 septembre 20200A Cherbourg, la Cité de la mer

Installé dans l’ancienne gare maritime de Cherbourg, la Cité de la mer mérite la visite.

 Du temps des paquebots transatlantiques, la gare maritime de Cherbourg fonctionnait comme un aéroport international aujourd’hui. L’immense salle des bagages est particulièrement émouvante. Des films projetés sur les murs évoquent les migrants qui, venus de toute l’Europe, confluaient ici pour s’inventer une nouvelle vie dans le nouveau monde.

 La principale attraction de la Cité de la mer est la visite du sous-marin nucléaire Le Redoutable. Lancé en 1972 et désarmé vingt ans plus tard, il fut le fleuron de la force de dissuasion voulue par le Général de Gaulle. La visite se fait de l’arrière du bâtiment, le système de propulsion, vers l’avant. On est frappé par l’accumulation de prouesses technologiques. L’engin devait être silencieux. La coque devait être flexible et résistante aux pressions. L’oxygène devait être produite par retraitement de l’eau de mer. Des missiles pouvaient être tirés des profondeurs et mis à feu en surface. Un magasin de pièces détachées devait permettre de réparer tout élément défectueux. Il fallait rendre possible la vie à bord, pendant 70 jours, de 135 membres d’équipage.

La salle des bagages de l’ancienne gare maritime

Les calculateurs se logeaient dans de vastes armoires et les commandes utilisaient leviers et poulies. Les progrès de l’électronique ont rendu obsolète la technologie du Redoutable. On reste cependant bouche-bée devant l’accumulation de machines sophistiquées et la capacité des ingénieurs à les agencer dans un ensemble cohérent et fonctionnel. La fonction du Redoutable est mortifère : il s’agit de porter la mort chez l’ennemi, ou du moins de le convaincre qu’on est capable de le faire. Mais sa visite fait toucher du doigt les capacités de l’esprit d’humains attelés à un projet.

 La Cité de la mer propose aussi un parcours sur le naufrage du Titanic, qui fit à Cherbourg son avant-dernière escale avant de sombrer le 15 avril 1912. On y voit des cabines et des salons de première et seconde classes, et aussi les entreponts destinés aux passagers de troisième classe.

L’océan du futur

Enfin, un parcours est intitulé « l’océan du futur », avec de splendides aquariums. La mise en scène de l’apparition de la vie, sous la forme de bactéries autour de puits de chaleur dégagés par des cheminées volcaniques dans les profondeurs est remarquable. On assiste à la complexification de la vie, depuis des organismes microscopiques jusqu’aux poissons et aux animaux terrestres, jusqu’à l’homme. On se rend compte de l’étroitesse du temps humain dans l’immensité du temps de l’émersion de la vie, et aussi du risque que l’humanité elle-même fait courir aux océans et à la planète.

 En quittant la Cité de la mer, la visite de la maison du parapluie, sur les quais, est divertissante. Profitant de l’engouement pour le film « les parapluies de Cherbourg » de Jacques Demy (1964), une fabrique-boutique de parapluies artisanaux propose des articles dont la couleur donne vie à des rues que les nuages, parfois, rendent grises.

A la fabrique des parapluies de Cherbourg

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