Télévision5 février 20140Eloge d’Arte TV

Pendant plusieurs semaines d’hospitalisation, la télévision a été une compagne fidèle. A quelques exceptions près, j’ai regardé les émissions d’une seule chaîne : Arte TV.

 Cloué au lit, j’ai voyagé sur les cinq continents, admiré l’élégance des femmes sénégalaises, accompagné la migration au long cours des grues cendrées, été témoin de la protection des ours de Transylvanie et des éléphants de Sri Lanka.

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 J’ai assisté aux noces en 1913 de la Victoria Louise, la fille du Kaiser Guillaume II avec le duc de Brunswick-Lunebourg. L’empereur d’Allemagne, le roi d’Angleterre George V et le Tsar de Russie Nicolas II sont cousins, tous descendants de la reine Victoria. Pour la parade, ils échangent leurs uniformes. Mais derrière la fraternité de façade, la guerre gronde.

 Pour la première fois depuis des décennies, j’ai regardé un dessin animé. Il s’agissait de « Ponzo sur la falaise », de Hayao Myazaki, une évocation poétique de deux mondes. Sur le continent, une femme de pêcheur élève son petit garçon et travaille dans une maison de retraite ; sous la mer, un gourou écologiste règne sur un monde fantastique, et est père d’une jolie petite fille poisson. J’ai découvert « à bout de souffle » de Jean-Luc Godard et un magnifique western, « dernier train pour Gunhill, avec Kirk Douglas et Anthony Quinn. J’ai beaucoup aimé le premier film de Sophia Coppola, « Virgin suicides », dans l’Amérique puritaine des années 1970.

 J’aime les informations de 19h45 de la chaîne franco-allemande, qui offrent une approche internationale de l’actualité. Dieudonné et la première dame de France y sont réduits à leur juste place.

 J’ai été passionné par le remarquable reportage sur les « Jeux de Poutine » à propos de la préparation des jeux olympiques d’hiver de Sotchi : ou comment l’opacité, l’autoritarisme et la corruption génèrent une gabegie de plusieurs dizaines de milliards de dollars.

 J’ai appris avec fascination que nous possédions deux cerveaux. Notre ventre contient autant de neurones que le cerveau d’un chat ou d’un chien ! Notre cerveau abdominal est chargé de gérer l’écosystème de milliards de bactéries qui régule notre santé.

Pendant près d’un mois, Arte TV a été ma fidèle compagne. De retour à la maison, je vais me désintoxiquer de télévision. Mais je n’oublierai pas le service qu’elle m’a rendu dans une pénible période.

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