Art11 mai 20150Le musée des Augustins à Toulouse

La visite du musée des Augustins de Toulouse offre au visiteur un moment de paix et d’émerveillement.

 Le monastère des Augustins (bâtiments conventuels et église) a été construit aux quatorzième et quinzième siècles, à l’exception du joli cloître achevé en 1626. L’ancien réfectoire, détruit en 1868, a été remplacé à la fin du dix-neuvième siècle par un vaste bâtiment inspiré d’un projet de Viollet-le-Duc. Bien que composite, l’architecture donne une impression d’unité, en partie grâce à l’utilisation de la brique rose caractéristique de Toulouse.

 

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La salle des chapiteaux romans, installée par Jorge Pardo

Le musée est l’un des tout premiers créés en France : il a été ouvert en 1793, juste après le Louvre. Le cloître offre une première et agréable surprise. On y cultive des fleurs, mais aussi des légumes et des arbres fruitiers. Le visiteur, les oreilles encore pleines du vacarme de la ville, est saisi par la tranquillité bucolique du lieu.

 La partie la plus extraordinaire du musée des Augustins est la salle des sculptures romanes. On y présente des chapiteaux provenant d’églises toulousaines détruites au dix-neuvième siècle. Ces œuvres en elles-mêmes, inspirées de scènes de la Bible, sont admirables de fraîcheur, de vie, de mouvement. La mise en scène est tout aussi remarquable. Le musée a demandé à l’artiste américain d’origine cubaine Jorge Pardo de mettre en valeur les chapiteaux. Ceux-ci sont placés sur des piliers colorés et éclairés par des lampes vertes, bleues ou rouges reliées. Des fils blancs pendent doucement du plafond et donnent l’illusion d’un baldaquin. L’ensemble accentue l’impression de joie et de vie que délivrent les œuvres mises en valeur.

 L’installation de Jorge Pardo est en principe temporaire, jusqu’en 2016. On peut espérer qu’elle restera au musée à titre définitif, mais l’échéance constitue une raison de se hâter de visiter les Augustins.

 Les salles de sculpture gothique des quatorzième et quinzième siècles sont installées dans la partie la plus ancienne du monastère. On y trouve des œuvres admirables, en particulier Notre-Dame de Grasse, récemment restaurée : la Vierge et l’Enfant regardent dans des directions opposées, spontanément attirés par quelque chose ou quelqu’un qui les intrigue et les attire.

 L’église, de style gothique méridional, est particulièrement vaste. Elle abrite des collections de peintures et de sculptures du quinzième au dix-septième siècles.

 J’ai moins aimé les salons de peinture du dix-septième au vingtième siècles, bien que l’on y rencontre quelques grands noms, tels Delacroix, Manet ou Toulouse-Lautrec. Cela tient en partie au fait que le désir des conservateurs de montrer l’intégralité des collections diffuse un sentiment d’empilement et de saturation. Mieux vaudrait sans doute sélectionner un petit nombre d’œuvres et les exposer, par rotation, avec l’éclairage et les explications adéquats.

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Notre Dame de Grasse (anonyme français, vers 1450)

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