CinémaHistoireMusique29 août 202108 days a week

Arte TV a récemment diffusé « 8 days a week » (8 jours par semaine), documentaire réalisé par Ron Howard en 2016 sur l’émergence des Beatles comme un phénomène musical et social mondial.

 Le film couvre la période de 1962 à 1966. Les Beatles, qui ont commencé leur carrière dans les clubs de Liverpool et de Hambourg, confient leur carrière à un manager, Brian Esptein. Ils rencontrent celui qui les accompagnera comme directeur artistique, George Martin et enregistrent leur premier disque, Love Me Do, en 1962.

 Epstein a fixé au groupe l’objectif de sortir un 45-tours tous les 6 mois et un 33-tours chaque année. Chacun reste premier au hit-parade en Grande Bretagne, puis aussi aux États-Unis et dans de nombreux pays, pendant des semaines. Le groupe se produit dans des concerts qui déclenchent des scènes d’hystérie collective. Les autorités pressent le groupe de jouer dans des salles immenses, jusque dans des stades capables d’accueillir des dizaines de milliers de spectateurs : elles ne se sentent pas capables de gérer la fureur de milliers d’adolescents frustrés de concert.

John, Paul, George et Ringo vivent sur un rythme effréné. Ils enregistrent, donnent des concerts et parviennent même à tourner un film, « quatre garçons dans le vent ». Ils vivent « 8 jours par semaine », expression utilisée par un chauffeur de taxi devant McCartney qui en fit une chanson en 1964.

 Mais peu à peu, « le cirque » des concerts dans lesquels les hurlements des fans finissent par couvrir les voix et les instruments devient insupportable. Le point de rupture est atteint lorsqu’aux États-Unis, le groupe est exfiltré du stade où il s’est produit à bord d’un camion blindé de transport de troupes. Ils ne donneront plus de concert, mais continueront à enregistrer des albums jusqu’à leur séparation en 1970.

 Le film de Ron Howard donne la parole à Paul McCartney et Ringo Starr, les deux survivants du groupe, et inclut des interviews d’archive de John Lennon et George Harrison. Il est riche d’images d’archives qui montrent comment l’irruption de ces quatre jeunes hommes à l’énergie débordante et heureux de vivre correspondait à une profonde attente de la société. Elle accompagnait le mouvement des droits civiques et le rejet de la guerre du Vietnam aux États-Unis ; elle anticipait Mai 68 en Europe.

 Le documentaire insiste sur ce qui motivait le groupe : la musique beaucoup plus que la gloire. La musique les habitait, la gloire les amusait. Les scènes les plus intéressantes montre les quatre Beatles dans leur studio d’enregistrement, essayant des sons nouveaux, écrivant des paroles à la volée.

Commenter cet article

Votre email ne sera pas publié.