L’exposition « Baccarat, la légende du Cristal » est source d’émerveillement. Elle se clôt dans quelques jours, le 4 janvier.
L’exposition présente les créations de Baccarat pour les grandes expositions parisiennes de 1823 à 1937 : services de table, luminaires, candélabres, mobilier d’apparat, objets décoratifs. L’éclairage leur donne force et présence.
Commandées par les cours royales ou des maisons bourgeoises, ou encore spécifiquement réalisées pour des expositions parisiennes, elles représentent un sommet de raffinement qui les rend indémodables. Passionné par l’Art Nouveau, j’ai cherché en vain la nouveauté qu’aurait pu apporter à Baccarat ce courant artistique du tournant des dix-neuvième et vingtième siècles. Un demi-siècle avant les frères Daum et Émile Gallé, les cristaux de Baccarat étaient déjà remplis de vie végétale. Un demi-siècle avant l’Art Déco, Baccarat produisait déjà des objets aux formes géométriques et épurées. Baccarat semble indifférent aux modes, ou bien précéder toutes les modes.
Bien qu’enracinée en Lorraine, Baccarat a dès l’origine trouvé l’inspiration dans le monde entier. Au dix-neuvième siècle, ses artistes furent profondément influencés par l’esthétique japonaise. Ils s’imprégnèrent profondément de la culture du Proche Orient, au point qu’ils produisirent pour le Sultan Ottoman d’Istanbul des services de table de goût oriental.
Un beau livre rend hommage à la collection Baccarat : « Zoom sur Baccarat », de Damien Bloch et Michel Quinet (Edition Associations d’idées, Nancy 2007). Voici ce qu’en dit Denise Bloch : « on sait que Baccarat a généreusement cherché son inspiration dans les fertilités sauvages de la nature, puisé aussi dans de subtiles légendes mythologiques grecques, romaines, mésopotamiennes… De Circé à Ninurta, de la feuille de laurier à l’Iris en passant par le papillon ou la libellule, les alchimistes de Baccarat ont magistralement retraduit ces images sur le cristal, obtenant une perfection de rendu qui donne ce cachet unique à la marque. »