ItalieJustice26 janvier 20200Blogs d’après la prison

L’hebdomadaire du journal italien « La Répubblica » a publié le 3 janvier dernier un article consacré au succès des blogs d’anciens taulards aux États-Unis.

Sous la signature de Manuela Cavalieri et Donatella Mulvoni, « Venerdì » évoque deux « youtubers » dont les vidéos postées sur Youtube, consacrées à la vie après la prison, ont connu un succès phénoménal outre-Atlantique : Joe Gerrero, créateur de « After Prison Show » et Marcus « Big Here » Timmons, pour « Fresh out » (récemment libéré).

On le sait, la réale carcérale aux États-Unis est exceptionnelle par ses dimensions. 2,3 millions de personnes sont sous les verrous. La population carcérale a crû de manière exponentielle depuis les années 1970. Depuis 1978, la population carcérale féminine a augmenté de 834% ! Des célébrités telles que Kim Kardashian se sont emparées du problème. Le président Trump lui-même, malgré son idéologie ultraconservatrice, est favorable à une désescalade carcérale.

Joe Guerrero

Les blogs parlent de la vie d’après la prison : comment vaincre les préjugés, comment trouver du travail malgré un lourd casier judiciaire, comment construire une famille et recréer un réseau d’amis. Ils parlent aussi de la prison elle-même : comment fuir les bandes organisées, cultiver sa forme physique et psychologique, cuisiner en cellule.

Sorti de prison à l’âge de 32 ans après 7 ans passés en prison, Joe Guerrero a lancé son canal vidéo en 2015. Il compte aujourd’hui 1,2 millions d’abonnés. Quant à Fresh Out, il revendique 500 000 inscrits. L’un et l’autre font fortune grâce à la publicité. Pour Joe Guerrero, le déclic s’est produit lorsqu’un algorithme de Youtube a associé un tutoriel sur la manière de réaliser des tatouages en prison avec une grande marque de tatouage. Résultat : 2 millions de vues, et l’auteur de la vidéo promu au statut d’influenceur.

Marcus « Big Here » Timmons

Les vidéos d’après la prison répondent à un immense besoin : la curiosité du public envers ce qui se passe dans le trou noir carcéral ; le besoin de conseils et de repères des personnes libérées de prison ; le désir de proches de détenus de les aider en comprenant mieux la réalité de leur vie en prison.

Des agents pénitentiaires eux-mêmes montrent les vidéos à des personnes détenues pour leur montrer qu’une vie normale après la prison est possible.

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