CinémaTélévision7 janvier 20210Charlie Chaplin, le génie de la liberté

France 3 a diffusé récemment « Charlie Chaplin, le génie de la liberté », documentaire de François Aymé et Yves Jeuland.

 Ce film, d’une durée de 2h25, raconte l’histoire de Charles Spencer Chaplin de sa naissance dans les bas-fonds de Londres en1889 (quatre jours avant un autre personnage marquant du vingtième siècle, Hitler) jusqu’à sa mort en Suisse en 1977. On n’y trouve pas les classiques éclairages d’experts. Ce sont les extraits de films de Chaplin qui éclairent sa personnalité et son histoire. Une voix-off, celle de Mathieu Amalric, en constitue le fil rouge.

 Charlie Chaplin a été un génie de la pantomime, Il a imposé avec son personnage de Charlot (« the tramp », le vagabond en anglais) une façon de se mouvoir et une expression du visage reconnaissables entre mille. Il a pu continuer à réaliser des films muets dans les années 1930 (les lumières de la ville, les temps modernes) bien après que la technologie du cinéma parlant eut marginalisé beaucoup de cinéastes.

Les temps modernes

Devenu immensément célèbre et riche dans la deuxième partie des années 1910 grâce aux courts-métrages de Charlot, il gagne son indépendance en créant en 1919 la société de production United Artists. Chaplin génie de la liberté : le titre du documentaire de François Aymé et Yves Jeuland exprime ce qui, plus que tout, caractérise l’artiste.

Le personnage du vagabond est un être libre. C’est un mendiant, habillé de vêtements dépareillés, sans cesse hanté par la faim et poursuivi par les policiers. Mais c’est aussi un homme généreux, un séducteur, une sorte d’aristocrate du cœur.

 Chaplin réalisateur est aussi un homme libre. Il appuie où ça fait mal : les immigrants, le travail à la chaîne, le chômage, la dictature, autant de thèmes qui restent, en 2021, actuels. La critique sociale le fait passer pour communiste. L’accusation de subversion, jointe à celle d’immoralité dans sa vie privée, lui vaut le bannissement des États-Unis, pays où il ne reviendra brièvement qu’à la fin de la vie pour la remise d’un Oscar pour l’ensemble de son œuvre.

 Cette liberté, Chaplin l’a acquise grâce à son talent et à un souci d’extrême qualité, réalisant des dizaines de prises pour atteindre à la perfection. L’homme libre était aussi un homme esclave de son art. Cette dualité est magnifiquement rendue par François Aymé et Yves Jeuland. Il reste maintenant à revoir l’œuvre immense de Charlie Chaplin.

Les lumières de la ville

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