Cinéma29 avril 20170Frantz

Dans Frantz (2016), François Ozon parle en allemand et en français de la cruauté de la guerre, du mensonge et de la fascination amoureuse.

En 1919, l’arrivée d’un jeune Français dans le petit village allemand de Quedlinbourg suscite une forte hostilité : presque tous les habitants ont perdu un ou plusieurs fils dans l’horrible guerre. Le ressentiment est fort.

Lorsqu’Adrien (Pierre Niney) se recueille sur la tombe de Franz (Frantz selon l’orthographe française), jeune Allemand mort au combat, Il croise l’inconsolable fiancée de celui-ci, Anna (Paula Beer). Le deuil que portent l’un et l’autre les rapproche, au-delà des préjugés.

Anna vit chez les Hoftmeister, les parents de Frantz. Adrien est peu à peu admis à leur table, d’autant plus aisément qu’il partage avec leur fils défunt la passion du piano et celle de Manet. C’est comme si leur fils revenait sous l’avatar de son ami français.

Adrien n’a jamais connu Frantz quand il étudiait à Paris. Il est porteur d’un terrible secret et d’une demande de pardon. À son tour, Anna se charge de ce secret. Adrien a menti à Anna et à ses beaux-parents. Anna à son tour enveloppera ceux-ci de mensonge. Pourquoi ? Pour ce pas gâcher la vie de ces personnes âgées, déjà endeuillées par la perte d’un fils unique ? Ou bien parce qu’elle a décidé de faire d’Adrien son homme, en lieu et place de Frantz ?

« Frantz » est un très beau film, dans lequel les langues allemande et française s’entremêlent harmonieusement pour raconter une histoire passionnelle biaisée par un mensonge qui rend tout avenir impossible.

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