En hommage à l’astrophysicien Stephen Hawking, décédé récemment, Arte TV a diffusé un téléfilm réalisé par Philip Martin en 2004.
Le téléfilm couvre trois années de la vie de Stephen Hawking (Benedict Cumberbacht), de 1963 à 1965, entre la maison de ses parents à St Albans (à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest de Londres) et l’université de Cambridge.
Trois événements capitaux surviennent alors dans la vie de Stephen. On lui diagnostique une dystrophie musculaire, la maladie de Charcot, et on lui annonce qu’il n’en a plus que pour deux ans à vivre. Il tombe amoureux de Jane Wilde (Lisa Dillon), qui malgré sa maladie, persiste à vouloir devenir sa femme. Il se passionne pour les origines de l’univers.
Stephen est un lutteur. Le film de Philip Martin est centré sur son combat scientifique. Le jeune étudiant ne craint pas, en plein amphithéâtre, d’annoncer à une sommité scientifique que ses calculs établissant l’état stationnaire de l’univers, qui aurait toujours existé tel que nous le connaissons, étaient faux : il avait passé une nuit entière à vérifier les équations.
Restait à fonder une théorie alternative. Dans un train, Stephen prend place face à une dame bavarde qui se plaint de ce que les trains à quai ne cessent d’avancer et de reculer. C’est l’illumination ! Sur le dallage de la gare, il dessine à la craie, face à son ami et collègue Roger Penrose, le schéma de sa théorie, inspirée de celle d’Einstein : le temps est courbe, et peut même prendre le sens inverse de celui qu’empiriquement, nous expérimentons.
Cette découverte ouvrait la voie à la théorie du « Big Bang » et des trous noirs. Restait à la démontrer par l’observation scientifique. Une partie du film de Philip Martin est consacrée à la présentation, pleine d’humour, par les physiciens Arno Penzias et Robert Wilson (Michael Brandon et Tom Hodgkins) de l’enregistrement du bruit fossile de la création de l’univers il y a quinze milliards d’années. C’était à l’occasion de la remise du prix Nobel de physique de 1978, quinze ans après qu’Hawking avait formulé sa théorie.
Un moment émouvant de notre séjour en Angleterre fut de croiser Stephen Hawking dans une rue de Cambridge. Une assistante l’aidait à faire entrer son chariot dans un minibus. Cet homme représente pour moi la quintessence du héros : un humain minuscule, rendu toujours plus petit par la paralysie. Mais un humain capable, par l’intelligence et par le combat, à se hisser à la hauteur du cosmos : la tête dans les étoiles !
« Transhumances » a rendu compte du message qu’avait adressé Hawking aux participants aux célébrations de son soixante-dixième anniversaire en 1970 et du biopic « une merveilleuse histoire du temps ».