SantéSociété20 juillet 20210Lettre à une amie antivax

Chère amie, tu me dis ta fierté d’avoir manifesté samedi, avec 114 000 autres personnes dans toute la France contre l’obligation vaccinale et le pass sanitaire.

 Tu t’indignes d’une loi liberticide, un coup d’état sanitaire, un engrenage vers la dictature. Bravo ! Mais pourquoi s’arrêter en si bonne voie ? De nombreux textes réduisent notre liberté au prétexte de nous empêcher de mettre en danger les autres et nous-mêmes. L’obligation de porter la ceinture de sécurité en voiture : inacceptable ! L’interdiction de la vente d’alcool aux mineurs : scandaleuse ! L’exigence d’une licence pour posséder une arme de défense : intolérable ! En avant, faisons l’inventaire des lois liberticides, obtenons sans délai leur abrogation !

 Tu t’inquiètes de l’effet à long-terme de ces vaccins bricolés à la va-vite par des laboratoires avides de profit. En particulier, tu redoutes l’effet des vaccins Bio-Tech et Moderna qui, pour la première fois, modifient l’ARN messager. Tu crains que notre ADN soit modifié, et que les gènes des générations à venir soient altérés. Comme tu as raison d’avoir peur de l’avenir : on n’est jamais assez précautionneux ! Je te félicite aussi pour ton enracinement dans tes croyances et pour ta méfiance à l’égard de la science. Celle-ci avance grâce aux doutes, par hypothèses jusqu’à preuve du contraire. Les croyances sont solides comme du roc, rassurantes, elles se partagent facilement sur les réseaux sociaux.

Tu te méfies de la fraternité, cette chimère qui amène tant d’idéalistes à prendre soin de personnes qui n’appartiennent même pas à leur cercle familial ou amical. Comme tu as raison ! Prendre ou non le risque de contaminer autrui, porter le masque ou non, se faire vacciner ou non est un choix strictement personnel. Prétendre que ma liberté n’a de limite que la liberté d’autrui et qu’au-delà prévaut un devoir d’altruisme constitue un déni du bon sens, comme l’affirmait si justement le président Trump.

 Manifeste, chère amie, donne de la voix. Mais je ne te suivrai pas. Je suis reconnaissant au service de santé de m’avoir donné l’opportunité de me vacciner, gratuitement. Je suis heureux d’avoir pu partager ce signe de solidarité et, osons le mot, d’amour fraternel.

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