Cinéma8 juillet 20200Mortelle randonnée

France 5 a récemment diffusé « Mortelle randonnée », film de Claude Miller (1983) avec Michel Serrault et Isabelle Adjani dans les rôles principaux.

 Paul Beauvoir (Michel Serrault) est un type bizarre. Dans la rue, il parle tout seul et interpelle les passants. Il est possédé par une obsession : Marie, la fille qu’il a eu d’un mariage éphémère, a été confiée à sa mère et est décédée. Il ne conserve d’elle qu’une photo de classe, mais il est même incapable de la reconnaître parmi ses camarades.

 Beauvoir travaille à Bruxelles dans l’agence de détectives de Madame Schmitt-Boulanger. Celle-ci lui confie une mission : enquêter sur une jeune femme, Lucie (Isabelle Adjani) qui tourne autour de l’héritier d’une bijouterie. Ce qu’il découvre est stupéfiant : Lucie tue son amant et prend la fuite avec le magot.

Pour sa patronne, Beauvoir invente un bobard : le jeune homme, volage, s’est enfui à la recherche d’autres jupons. Et il prend « Lucie » en filature. De Baden Baden à Rome, le même scénario se répète : la jeune femme, qui change en un éclair d’identité et de look séduit un milliardaire et l’assassine. Possédé par son délire, Beauvoir voit en elle sa fille, Marie.

 Peu à peu, le sort devient défavorable. Les polices sont à la recherche de la criminelle. Deux détectives concurrents (joués par Guy Marchand et Stéphane Audran) sont sur la piste de Catherine Leiris, alias Lucie, alias Charlotte. Il n’est plus question de plumer des riches : c’est sur le braquage de banques que se replie Catherine, aidée par Betty (Dominique Frot), une complice rencontrée dans sa cavale.

 Peu à peu, Catherine s’enfonce dans le sordide, et l’anxiété de Beauvoir s’accroît en proportion de la détresse de celle qu’il assimile à Marie.

 Mortelle randonnée est un thriller sans cesse à la frontière de la poésie et de l’absurde. Du grand cinéma.

 

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