Dans « Revenir », son premier long-métrage, Jessica Palud raconte la difficile cicatrisation d’anciennes blessures dans une famille paysanne de la Drôme.
Thomas (Niels Schneider) revient dans la ferme familiale après 12 ans d’absence. Il a fait sa vie au Canada. Sa mère vit ses derniers jours, et il tient à être à ses côtés.
Une sourde hostilité l’oppose à son père (Patrick d’Assunçao), pour des raisons qui tiennent à la débandade économique du domaine et à la disparition du frère, tué d’un coup de feu dans des circonstances obscures.
La première personne qu’il rencontre à la ferme est un garçon de six ans, Alex. Puis la maman d’Alex, Mona (Adèle Exarchopoulos), une jeune femme taiseuse qui semble vivre sur les nerfs. Mona a été la compagne du frère disparu de Thomas.
Peu à peu, les lignes bougent. Une relation forte lie Thomas à Alex, et grâce à l’enfant les langues se délient. Le climat de mort qui pèse sur la maison précipitent Thomas et Mona dans les bras l’un de l’autre dans une étreinte de boue et de baisers. La mère meurt, laissant père et fils seuls l’un face à l’autre, cherchant maladroitement les mots pour se rejoindre. « Chausse mes bottes », finit par dire le père. Au propre et aussi, certainement, au figuré.
J’ai été un peu déçu par ce film, en partie pour son casting : Adèle Exarchopoulos est peu crédible dans le monde paysan drômois ; Niels Schneider semble écrasé par la tristesse alors que, venant d’ailleurs, il pourrait apporter du souffle.
« Revenir » retient toutefois l’attention parce qu’il met en scène des personnages qui vivent de plein fouet la crise du monde paysan. S’il m’a semblé moins abouti que « Petit Paysan », par exemple, ce témoignage reste intéressant.