Tchekhov 1890

« Tchékhov 1890 », film de René Féret, raconte la vie du dramaturge russe à un moment crucial de sa vie et de sa carrière.

 En 1890, Anton Tchekhov (Nicolas Giraud) a trente ans. Il est soutien de sa nombreuse famille : son père, commerçant réduit à la faillite, sa mère, ses 4 frères et sa sœur Macha (Lolita Chammah). À côté de son activité de médecin de campagne, il écrit sous un pseudonyme des nouvelles qui, publiées dans des journaux, lui apportent un complément de revenu.

 

Nicolas Giraud et Lolita Chammah, Anton et Macha
Nicolas Giraud et Lolita Chammah, Anton et Macha

Deux événements bouleversent sa vie. Son jeune frère Kolia (Robinson Stévenin) meurt de la tuberculose, emportant avec lui un projet qu’il voulait réaliser avec Anton : se rendre au bagne de l’île de Sakhaline pour dénoncer les conditions de détention inhumaines. Un éditeur renommé lui propose un contrat qui le propulse à l’avant de la scène littéraire russe.

 Dans la vie d’Anton, il n’y a pas de place pour l’amour d’une femme. La tribu familiale est accaparante, il ne cesse d’écrire sous l’impulsion d’une inspiration débordante et ses patients le réclament. Pourtant Lika (Jenna Thiam), une belle jeune femme rousse, parvient à force d’obstination, à entrer comme par effraction dans sa vie. À l’île de Sakhaline, il est fasciné par Anna (Marie Féret), l’institutrice. Lika et Anna, comme d’autres personnes chères au cœur d’Anton, inspirent directement ses personnages, ce qui est source d’embarras lorsqu’il décrit ceux-ci comme odieux.

 Le film de René Féret restitue la personnalité de Tchekhov dans son milieu familial atypique, plein de vitalité mais sous l’ombre de la tuberculose. Le fait d’avoir été tourné en France avec des acteurs français est à l’origine d’une dissonance qui perdure d’une séquence à l’autre. Mais le spectateur reste captivé par la performance des acteurs et l’intérêt de l’histoire.

 Une scène intéressante du film est celle où Tchekhov assiste à une répétition de sa pièce « la mouette » et reproche aux acteurs leur jeu excessivement emphatique. Il leur explique sa propre conception du drame : la souffrance, dit-il n’empêche pas un homme ou une femme de sourire ou de siffloter ; elle éclate à un moment banal comme un coup de révolver.

 « Transhumances » a rendu compte de trois pièces de Tchekhov : « La cerisaie », « Oncle Vania «  et « Platonov ».

Jenna Thiam et Nicolas Giraud, Lika et Anton
Jenna Thiam et Nicolas Giraud, Lika et Anton

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