Le musée de la tapisserie Dom Robert à Sorèze, dans le Tarn, offre au visiteur un éblouissement.
Le musée a été aménagé dans les locaux de l’ancienne Abbaye-école de Sorèze, un pensionnat huppé fondé au dix-septième siècle, dirigé au dix-neuvième siècle par le Père Lacordaire et fermé en 1991. Dans son tour de chant, Hugues Aufray évoque avec émotion sa scolarité à Sorèze pendant la seconde guerre mondiale.
Dom Robert, né Guy de Chaunac-Lanzac en 1907, était un moine bénédictin qui a principalement vécu à l’Abbaye d’En-Calcat, à quelques kilomètres de Sorèze. Profondément artiste, il découvrit la tapisserie grâce à une rencontre avec Jean Lurçat en 1941. Il produisit de nombreux cartons qui furent réalisés par des ateliers à Aubusson, avant et après sa mort en 1997.
Les tapisseries de Dom Robert constituent un hommage à la nature, végétale et animale. Plusieurs tapisseries sont consacrées à des scènes bibliques. « La création de l’homme », par exemple, représente Dieu vêtu du tablier de travail des Bénédictins et chaussé de charentaises, modelant un Adam fait de glaise. Cette scène centrale est environnée d’une vie grouillante. Elle se passe au bord d’une rivière en forme de serpent ; et un vrai serpent, en chair et en os, attend paisiblement son heure sur la rive.
Dans une conférence en 1976, Dom Robert s’exprimait sur son art : « dans la tapisserie, on se promène, on flâne, un détail vous conduit à l’autre, un rouge mène au bleu. Tout à coup, on découvre un oiseau, un écureil que veulent se cacher, on en cherche d’autres, comme on va aux champignons… Pour faire court, disons que la peinture est un art de l’espace, tandis que la tapisserie est un art du temps… »
La flânerie que propose Dom Robert d’une couleur à son contraire et d’un détail à l’autre est véritablement exaltante. Le musée présente aussi des tapisseries d’autres artistes tels que Jean Lurçat et Mario Prassinos.
Une réflexion sur « Le musée Dom Robert à Sorèze »