Objets de l’insoumission

Le Victoria and Albert Museum (V&A) de Londres présente jusqu’au 1er février une exposition originale intitulée « disobedient objects », les objets désobéissants, ou plutôt objets au service de l’insoumission

 L’objectif de l’exposition est d’examiner le rôle puissant des objets dans les mouvements pour le changement social. Toutes sortes d’objets sont présentés, qui sont le fruit de la créativité populaire dans un contexte de luttes sociales. On y trouve côte à côte les casseroles des ménagères chiliennes, des images de billets de banque détournées, des calicots et des banderoles.

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Pendant la grève générale à Barcelone en 2012, un gigantesque pavé est promené dans les rues, mais il est gonflable.

 L’exposition couvre la période de 1970 à 2013. On est frappé de la créativité populaire. Au cours des derniers mois, on a vu apparaître la révolte des parapluies à Hong Kong et celle des bonnets rouges en Bretagne. Mais c’est l’actualité toute récente qui fournit une illustration poignante de la capacité des foules à s’approprier des symboles. Sur le sol de Trafalgar Square à Londres, une sorte de mémorial a été improvisé à la mémoire des victimes de l’attentat contre Charlie Hebdo et un supermarché Kascher. On y trouve les inscriptions « je suis Charlie » et « je suis juif », et des centaines de crayons et de stylos célébrant la liberté d’expression.

 Internet permet la diffusion virale à des millions de personnes, en l’espace de quelques heures, de l’idée d’une personne. Ainsi « je suis Charlie » a-t-il été créé par le designer Joachim Roncin et est devenu en un après-midi l’étendard des insurgés de la liberté d’expression en France et partout dans le monde.

Mémorial improvisé à Trafalgar Square
Mémorial improvisé à Trafalgar Square

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