CinémaTélévision25 août 20130Simon Werner a disparu…

La chaîne de télévision Arte a diffusé récemment le film réalisé par Fabrice Gobert en 2010, « Simon Werner a disparu ».

 Une banlieue de classe moyenne à l’américaine, avec des rues proprettes bordées de petites maisons sans clôture, en bordure de forêt. Un lycée comme on en rêverait, avec de grandes baies vitrées donnant sur des pelouses. Et, dans le lycée, une classe de terminales.

Les lycéens de "Simon Werner a disparu..."
Les lycéens de « Simon Werner a disparu… »

 Un lycéen, Simon Werner, manque à l’appel. Dans les jours qui suivent sa disparition, deux autres camarades de classe se volatilisent à leur tour. Un soir de surprise partie, on découvre le cadavre de Simon dans la forêt. La caméra suit successivement quatre protagonistes : Jérémie (Jules Pélissier), le sportif de la bande, qui vient de se briser le tibia ; Alice (Ana Girardot), la plus jolie fille du lycée, amoureuse de Simon mais trahie par sa meilleure amie ; Jean-Baptiste (Arthur Mazet), le souffre-douleur, fils du professeur de physique, qui vit au sein du lycée dans un logement de fonction ; enfin Simon lui-même (Laurent Delbecque), le beau gosse convoité par les filles.

 La disparition de Simon, puis celle du souffre-douleur Jean-Baptiste et de la punkette Laetitia (Selma El Mouissi) déchaine les fantasmes et les spéculations. On suspecte le professeur de physique de perversion sexuelle, le moniteur de sport de trafics. L’atmosphère dans ce joli lycée de cette jolie banlieue devient malsaine. On suppute, on doute, on se monte des scénarios. On parle de drogue, d’homosexualité. On désigne des coupables. Et finalement tout sombre dans un fait divers atroce et banal.

 De prime abord, je n’ai guère été séduit par ce film. On sent bien que les scénarios imaginés par les camarades de Simon tiennent du fantasme, et de ce fait l’intrigue semble trop ténue pour un thriller. Mais quelques heures plus tard, le souvenir de l’ambiance perdure et les personnages d’adolescents s’impriment dans la mémoire.

 « Simon a disparu… » vaut pour cette ambiance, ainsi que pour une construction originale dans laquelle l’histoire se répète du point de vue de quatre personnages différents. Dès la seconde séquence, on est troublé par le fait de retrouver des scènes déjà vues, mais d’un point de vue différent et avec quelques indices en plus.

 Ce film mérite d’être vu.

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