Actualité17 mai 2012015 mai 2012

 

Le nouveau Président sur les Champs sous la pluie, photo Daily Mail

Certains jours sortent de l’ordinaire. Ce 15 mai pluvieux fut l’une de ces journées mémorables, abstraites de la répétition et de la routine.

 A Paris, François Hollande est intronisé Président de la République. Trempé dans sa voiture découverte, il descend rayonnant les Champs Elysées. Plus tard, son avion pour Berlin sera frappé par la foudre, il devra revenir à Paris, changer d’appareil et s’excuser auprès d’Angela Merkel pour son retard. Le quotidien conservateur britannique The Daily Mail titre : « trempé jusqu’à l’os, l’avion foudroyé, comment a été votre grand jour Monsieur ? » The Guardian remarquera que les éléments hostiles ont constitué une belle image de la difficile situation mondiale au moment où commence le quinquennat. Il reste que l’eau et le feu ont contribué à rendre ce jour inoubliable.

 Philippe, mon ami d’enfance, n’aimerait probablement pas être associé à la célébration de la victoire d’un socialiste à la présidentielle. Il n’aurait probablement pas non plus choisi ce 15 mai 2012 pour porter en terre son frère Bernard. Il a écrit en cette circonstance un texte simple et émouvant : « Tu vas vraiment nous manquer. Les réunions familiales ne seront plus jamais pareilles, il y avait déjà eu le départ de papa, le tien marque un nouveau tournant dans nos vies, il nous faudra réinventer comment être ensemble et faire vivre en nos cœurs l’Amour que tu savais si bien distribuer. Mais tu ne supportais pas les atmosphères lourdes ni les conflits.

 Tu nous sortirais de notre état de tristesse en 2 coups de cuillère à pot en nous faisant remarquer un petit détail drôle qui, dans la pire des ambiances, faisait rigoler tout le monde : par exemple là, aujourd’hui, tu nous glisserais peut-être : « le prêtre a une chaussette verte et l’autre bleue » (…) ou bien « un des croquemorts a exactement la tête de celui dessiné dans Lucky Lucke contre Pat Poker ». (…) Ta fantaisie nous a obligés à nous remettre en question : tu nous a montré à tous comment ne pas rester contraints dans des normes, des cadres établis, des savoir-faire surannés. »

 Brigitte, Martine et moi assistons ce soir au Wigmore Hall au concert du pianiste lithuanien virtuose Kasparas Uinskas. Au programme, une nocturne et une sonate de Chopin et une sonate de Brahms. C’est un moment de sublime émotion. 15 mai 2012, une journée mémorable.

Le pianiste Kasparas Uiskas

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