Les grands week-ends d’été, la piste cyclable entre Maubuisson et Carcans Océan pourrait être classée rouge par « Bison Futé ».
Maubuisson a aujourd’hui un faux air de Hanoï. Une nuée de vélos a pris possession de l’espace et jongle entre les voitures bloquées par un gigantesque embouteillage. Il y a des vélos pour grands et petits, des VTT flambant neufs et des vélocipèdes hors d’âge sortis du grenier pour l’occasion, des tandems, des vélos articulés, des vélos avec remorque.
Le chargement est hétéroclite : enfants casqués, planches de body-board, caisses de pique-nique avec bouteilles de rouge, serviettes de bain, parasols, crèmes solaires, pelles et sceaux. L’armée du Vietcong avançant en vélos sur la piste Ho-Chi-Minh n’était pas plus lourdement équipée. Des européens du nord pédalent avec leur matériel de campement et le ravitaillement pour un mois.
On rencontre sur la piste des joggers, des patineurs à roulette ou à patinette, des poussettes d’enfant poussées par des piétons ou des patineurs, des promeneurs avec ou sans chien. Une famille insouciante du danger flâne tranquillement sur la piste tandis que des vélos croisant à grande vitesse tendent d’éviter les jeunes enfants.
Circuler sur la piste n’est pas sans danger. Peu d’usagers sont attentifs à leur trajectoire. Des enfants zigzaguent, par inexpérience, par jeu ou par épuisement. Des rêveurs contemplent la flore des bas-côtés. Des cyclistes du dimanche renouent avec une pratique du vélo oubliée depuis vingt ans. Les croisements tiennent souvent du hasard, voire du miracle.
Au parking de la plage, des centaines de bicyclettes alignées attendent tranquillement leur propriétaire. Il y a tant de monde que deux intervalles de surveillance des bains ont été mis en place. Une grosse femme ficelée dans un maillot sans forme laisse voir une peau devenue, sous l’effet du soleil, rose jambon. Une pin’ up se fait voir dans sa beauté dans un bikini rose.
Photo « transhumances »
Quelquefois une mouche se glisse sous un chapeau, profitant des mains occupées sur le guidon pour défigurer à coup de piqûres répétées la malheureuse cycliste. D’autres fois, un obstacle caché provoque une chute tête première avec magnifique soleil encore plus dommageable au joli visage féminin doré par le soleil. Il n’y a pas de doute : au diable soit la coquetterie ! le casque devient impératif, si l’on veut pouvoir continuer à faire du vélo sans risquer de mettre sa beauté en danger…