Sous les Jupes des Filles

« Sous les jupes des filles », comédie d’Audrey Dana, rassemble onze actrices qui incarnent, chacune, un style de femme d’aujourd’hui.

 À la manière de Claude Lelouch, la réalisatrice nous présente d’abord une vision fragmentée de ses personnages : Lili (Isabelle Adjani) est terrorisée par la ménopause et le risque sanitaire que la pilule fait courir à sa fille adolescente ; Rose (Vanessa Paradis) est une femme d’affaires impitoyable qui se découvre sans ami(e)s ; Isis (Géraldine Nakache) croule sous le poids de ses quatre bruyants enfants et rêve d’une vie à elle ; Marie (Alice Taglioni) est une lesbienne assumée brûlante de désir sexuel ; Fanny conduit des autobus et rêve de scènes de sexe étincelantes que son mari est bien incapable de lui offrir ; Agathe (Laetitia Casta) est une avocate complexée et romantique ; Adeline (Alice Belaïdi) témoigne au procès d’assise dans lequel sa mère est accusée d’avoir assassiné son père. Inès (Marina Hands) rend la vie impossible à son mari infidèle et à sa maîtresse Sophie (Audrey Fleurot)…

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Des femmes d’aujourd’hui

Peu à peu, le spectateur découvre les relations, professionnelles, de voisinage ou sentimentales qui unissent ces femmes dans un réseau que donne à voir, dans les dernières minutes du film, un ballet sur l’esplanade du Trocadéro.

 « Sous les jupes des filles » remporte un succès au box-office, en grande partie grâce à la notoriété et au talent des comédiennes. Il y a dans le film d’excellentes scènes. J’en retiendrai une : Rose, la femme d’affaires, cherche à revoir ses anciennes condisciples de collège. Seule l’une d’entre elles accepte de la rencontrer, et c’est pour vider son sac : adolescente, Rose était insupportable au point que l’on rêvait de lui crever les yeux ! Rose éclate d’un rire crispé pour garder une contenance.

 Les rôles de nymphomanes jouées par Julie Ferrier (dans le genre « illuminée ») et par Alice Taglioni (dans le genre « implacable ») sont remarquables.

 Dans l’ensemble toutefois, le film manque de cohérence. Cela est causé par le fait que chacun des personnages est tellement caricaturé qu’ils manquent d’interactions réelles les uns avec les autres. Que le sexe soit central dans le film, cela répond honnêtement au titre (sous les jupes des filles) ; mais la maternité n’est vue que comme un boulet à traîner et la vie professionnelle n’est un vrai sujet que dans le cas de Rose, qui se comporte comme une autocrate maniaque.

 Un personnage fait exception à la caricature : Sam (Sylvie Testut) apprend qu’elle est atteinte d’un cancer, et se prépare à affronter l’épreuve avec calme et courage. Un peu plus de nuance dans le traitement des autres personnages n’aurait probablement pas nui à la comédie.

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Sylvie Testut, toute en nuances

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